10 raisons pour lesquelles Jack White va sauver le rock

par Woodbrass Team

Le deuxième album de l’ancien chanteur et guitariste des White Stripes vient d’arriver sur la platine de tous les amateurs de musique. Lazaretto est la preuve irréfutable que Jack White est au sommet de sa forme artistique, et apporte une réponse idéale aux esprits chagrins qui voudraient pleurer la mort du rock. Non, le rock est bien vivant, et Jack White va le sauver ! Et ce pour dix bonnes raisons…

jackwhite

10 – Il est à la fois guitariste et batteur
Eh oui ! Ceux qui commençaient déjà à protester sous prétexte qu’il s’agit encore d’un article sur la guitare en sont pour leurs frais : comme Dave Grohl (qui a d’ailleurs déjà fait l’objet d’un article ici-même), White est à la fois batteur, chanteur et guitariste. C’est d’ailleurs derrière les fûts qu’il a fait ses débuts, et on le retrouve à ce poste au sein du projet The Dead Weather.

9 – Il pousse les artistes avec qui il bosse à donner le meilleur d’eux-mêmes
Quel que soit son rôle, Jack White a la « magic touch ». Tel Rick Rubin, tous les artistes qui l’approchent se sentent inspirés à donner le meilleur d’eux-mêmes. En tant que musicien, il a poussé le chanteur pop Brendan Benson à transcender son écriture au sein des Raconteurs, et en tant que producteur, il a inspiré le meilleur album de Neil Young depuis belle lurette, A Letter Home.

jack_white_airline_guitar8 – Son choix de matos est irréprochable
White a le chic pour jouer sur du matos à la fois inattendu et de très bon goût, entre vintage et sur mesure moderne. Pour allier le goût à l’intelligence, il adapte les instruments qu’il joue en fonction des projets dans lesquels il les utilise. Il était sur guitare Airline dans des amplis Silvertone 1485 et Fender Twin dans les White Stripes, puis sur une Gretsch Duo Jet dans les Raconteurs et enfin sur une Fender Telecaster pour son projet solo. Côté effets, il a réussi à donner une nouvelle image d’effets qui n’avaient pas forcément la cote en blues, notamment la Whammy Digitech, la Big Muff et le POG Electro Harmonix. Enfin, quand il est batteur, il joue sur Ludwig. Quand on vous dit qu’il a bon goût !

neil-young-third-man-608x4527 – Il enregistre à l’ancienne…
Avant même que ça ne devienne un truc à la mode, Jack défendait déjà ardemment l’enregistrement sur bandes analogiques, et il a même poussé le vice jusqu’à graver directement sur vinyle le dernier Neil Young, qui a été enregistré dans un cabine téléphonique avec un système d’enregistrement datant des années 40. Et ça n’est pas que du snobisme : la production de ses albums a un petit quelque chose dans les graves, une épaisseur et une chaleur qui manquent à beaucoup de créations modernes.

6 – … Mais ne rechigne pas pour autant à explorer les évolutions technologiques
Contrairement à ce qu’on pourrait craindre, White ne vit pas pour autant dans le passé. L’album Icky Thump a été enregistré sous Pro Tools en utilisant le logiciel comme un instrument à part entière. Dans son approche artistique, White ne fait pas de musique pour conservateur de musées. Il tire effectivement son influence du bluesman Son House, mais on sent aussi la trace de Led Zeppelin, du punk, du rap et de la musique électronique dans son improbable mélange.

5 – Il maîtrise les codes de la promotion contemporaine
L’artiste moderne ne peut plus se contenter de vivre dans sa tour d’ivoire : il doit se faire voir, et offrir une visibilité constante à ses fans sous peine de se faire oublier à toute vitesse. Jack a bien compris cette contrainte et il n’est jamais à cours d’idées pour faire parler de lui. Il détient les records de concert le plus court de l’histoire (une note avec les White Stripes) et a récemment sorti ce qu’il appelle « le disque le plus rapide du monde », un single enregistré en live mixé en direct sur vinyle pressé et imprimé une heure plus tard : le public du concert a donc pu acheter le disque en sortant ! Son dernier opus en date, Lazaretto, est sorti au format Ultra LP, c’est à dire un vinyle avec plein de petites innovations qui lui permettent de sortir du lot. Le tout est bien sûr abondamment relayé via des vidéos Youtube, toutes mieux faîtes les unes que les autres.

lazaretto4 – Il sait rester mystérieux
L’artiste moderne doit être omniprésent, mais la légende du rock se nourrit de mystère. Serait-on aussi fascinés par Robert Johnson si on disposait de plus de traces de son existence que deux photos et 41 morceaux ? Malgré sa grande présence médiatique, White sait donc séparer son personnage public de son existence privée. Il a même longtemps gardé l’ambiguïté sur sa relation avec Meg White, la batteuse des White Stripes. Lorsqu’on le voit en public dans ses costumes des années 30, difficile de savoir s’il passe son temps libre à glander devant la télé en survêtement.

3 – Il n’a pas encore fait d’album honteux
Au bout de 15 ans de carrière (le premier album des White Stripes date de 1999), la plupart des rock stars ont déjà accumulé quelques casseroles un peu gênantes, des albums difficiles à assumer et des choix artistiques que les rééditions ultérieures prennent soin d’oublier. A ce jour, Jack White n’a pas sorti de mauvais disque, et il se surpasse à chaque production. Même un projet aussi douteux sur le papier que son duo avec Alicia Keys pour la bande originale d’un James Bond a donné un single absolument incendiaire, Another Way To Die.

TheWhiteStripesElephantPR1411112 – Il a écrit le Smoke On The Water du 21ème siècle
Eh oui, il a tellement fait de belles choses depuis qu’on pourrait presque l’oublier, mais Jack White est l’homme derrière Seven Nation Army. Ce titre des White Stripes sorti en 2003 est sans conteste le riff de guitare le plus efficace et mémorable de ces vingt dernières années : le Smoke On The Water du 21è siècle donc.

1 – Il a monté son propre label et studio
Bien sûr, les forcenés de l’indépendance vont hurler à la trahison en me disant que les albums de White sont distribués par la maison de disques Columbia, mais il conserve un contrôle artistique total sur ce qu’il sort. Il a monté son label Third Man Records, qui est aussi le nom du bâtiment de Nashville dans lequel on trouve son magasin de disques et son studio d’enregistrement. De nombreux artistes, comme Beck, Tom Jones ou Jerry Lee Lewis, sont passés par Third Man pour y enregistrer en profitant de l’ambiance si particulière dont l’endroit semble imprégné. Conserver son indépendance tout en proposant une vraie identité artistique, c’est ça la vraie classe. Et c’est exactement comme ça que Jack White va sauver le rock.

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