Par Woodbrass Team
(ces petites roulettes pour accorder plus finement, comme sur un violon, lorsque le sillet de tête est bloquant) en 1980, plusieurs années avant que cette option n’apparaisse sur les Floyd Rose. On verra donc un vibrato Rockinger (la marque de Gölsdorf) sur les guitares de Eddie Van Halen et Matthias Jabs (Scorpions). Rockinger devient aussi la marque de référence des guitares en kit à fabriquer soi-même, puis Dieter lance sa nouvelle marque en 1986 : Duesenberg. Le nom n’était pas inconnu même à l’époque, puisqu’il est emprunté à une marque de voitures montée en 1913 dans l’Iowa. Les voitures Duesenberg ont été fabriquées jusqu’en 1937.
modèle signature Johnny Depp
A l’origine, les guitares Duesenberg sont des instruments typés métal, ce qui est parfaitement dans l’ère du temps en 1986, puis neuf ans plus tard, le lien de parenté conceptuel avec la marque de voitures est mise en évidence par le design qui va mettre tout le monde d’accord : la Starplayer. C’est un coup d’essai dans le domaine de la guitare typée vintage, mais le côté rétro / art déco de cette superbe hollow body (une sorte de Les Paul creusée avec une ouïe apparent sur le dessus). Tous les détails sont réussis, du logo en D incrusté à la forme de la tête et du pickguard, directement hérités des designs de guitares jazz des années 50. Pour ne rien gâcher, la configuration de micros est originale et très efficace, avec un humbucker en position chevalet et un P90 au manche : le mélange est redoutable.
modèle signature Mike Campbell
Comme Sheena et Ringo
Au début des années 2000, la marque devient progressivement incontournable. On voit alors des Duesenberg entre les mains de l’aristocratie rock, de Keith Richards et Ron Wood (l’autre guitariste des Stones, qui a eu son modèle signature chez Duesenberg) à la star japonaise Sheena Ringo en passant par Joe Walsh (Eagles), Brian Ray (Paul McCartney), Billy Gibbons et même Bob Dylan, qui n’a pourtant pas l’habitude s’enthousiasmer pour une nouvelle marque. La gamme s’étend pour accueillir la Starplayer Special (version solid body de la star de la marque), la 49er (une Starplayer Special à manche érable vissé), la Rocket (la Flying V version Duesnberg, disponible en noir et blanc façon Michael Schenker), la Carl Carlton (une semi-hollow plus grosse, proche de la ES-335) et la Double Cat (à deux pans coupés et ouïe triangulaires façon Rickenbacker).
Tout le monde signe
Les guitares les plus récemment ajoutées au catalogue confirment l’orientation furieusement vintage et classe de la marque, entre la hollow body Fullerton blanche à deux pans coupés et la Caribou, à la forme surf mais qui conserve la configuration de micros typique Duesenberg. Plusieurs modèles d’artistes sont venus confirmer le statut incontournable de la marque, comme les deux Mike Campbell (le guitariste de Tom Petty, qui a joué la sienne devant plusieurs millions de téléspectateurs lors de l’entracte du SuperBowl), Peter Stroud (guitariste de Sheryl Crow, dont le modèle intègre deux benders au chevalet pour imiter le pedal steel), Dave Stewart (l’autre moitié des Eurythmics), le groupe Eagles et même Johnny Depp (qui a ses heures perdues joue de la guitare avec Alice Cooper).
Mandola 12
Vivement la suite !
Mais la créativité sans bornes de Dieter Gölsdorf ne s’applique pas qu’aux guitares, puisqu’il y a eu des pédales Duesenberg, des amplis Duesenberg, des basses Duesenberg et même des instruments carrément exotiques comme le Pomona 6 Lapsteel (un lapsteel avec capodastre intégré et leviers façon pedal steel), la Mandola 12 String (une guitare format mandoline à 12 cordes), le Rezobro (un dobro électrique) ou encore la basse à 6 cordes D6 Baratone. Impossible de savoir ce que l’avenir de la marque nous réserve, et c’est bien ça qui rend l’aventure passionnante. Et quoi qu’il en soit, on sait d’avance que le design sera beau à tomber…