NAMM J-1 : la soirée du Custom Shop Fender

par Woodbrass Team

Même s’il n’ouvre ses portes que le jeudi 21, l’activité autour du NAMM 2016, le salon de Los Angeles où tous les constructeurs présentent leurs nouveautés de l’année, commence bien avant, et la veille les stands sont installés. Fender prend toujours de l’avance, et leur stand est toujours parfaitement en place pour la soirée Custom Shop qui a lieu la veille du premier jour du salon. Le principe ? Plusieurs centaines de guitares incroyables produites par le Custom Shop concentrées au même endroit, et la possibilité pour les magasins de choisir les instruments avec lesquels ils vont repartir. Même si bien sûr la plupart du temps nous sommes plusieurs à vouloir absolument vous ramener ces merveilles, et les conflits sont résolus par le fameux tirage au sort qui marque la fin de la soirée. Accompagnez-nous donc, il y a matière à se faire de belles envies !

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Imaginez un peu la scène : tous les master builders du Custom Shop Fender, l’élite de la lutherie électrique, se promènent nonchalamment, discutent avec leurs amis venus profiter du buffet, et leurs dernières œuvres sont exposées aux professionnels qui ont eu la chance d’être invités. De temps en temps, une rock star passe, quasiment inaperçue parmi la masse de passionnés de tout poils qui peuplent les allées. On a un peu le sentiment d’assister au dévoilement de la nouvelle collection d’une grande maison de mode, en compagnie des créateurs chevronnés de la marque. Cette année la tendance est à l’offset et au jeu avec les codes établis : en arrivant, on remarque immédiatement l’armée de Jazzmaster, Jaguar et même des Bass VI qui nous acceuillent. Fender a bien compris que ses formes les plus originales reviennent bel et bien à la mode (il n’y a qu’à voir à quel point les autres marques s’en inspirent sans scrupules), mais n’hésite pas à revoir les aspects de ces designs qui méritaient d’être améliorés. La Jazzmaster 1958 Proto reprend la finition du prototype original de 1958 (sunburst deux tons, plaque gold anodisée, caches micros noirs, touche palissandre), mais présente un chevalet complètement corrigé, dans la lignée de l’excellent RSD des Telecaster Postmodern. Toujours dans l’idée de reprendre les grands succès tout en sortant quand même des sentiers battus, on a pu admirer les modèles Mischief Maker, qui allient corps de Strat et manche de Tele, les Caballo Tono Ligero (une évolution de la Cabronita version Thinline) ou encore la Smugglers Tele, une Telecaster évidée autour du micro grave avec une plaque de protection transparente pour admirer les cavités.

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Deux Mischief Maker

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La Smugglers Tele

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Le nouveau chevalet de Jazzmaster qui permet de ne plus avoir à le remplacer par un chevalet de Jaguar comme l’on fait tant d’amateurs d’offset

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Les deux Jazzmaster 1958 Proto et les deux Caballo Tono Ligero

Grand délire
Tout cela représente bien sûr des avancées intéressantes et des fantaisies rafraichissantes, mais ça reste très calme à côté des créations uniques des différents master builders. Yuri Shishkov avait comme d’habitude signé une merveille de kitsch luxueux, la Telecaster Music Repeater qui allie mécanismes suisses et pierre précieuses. Cette pièce a d’ailleurs fait l’objet d’une vente aux enchères pour déterminer qui aurait le droit de la revendre à un émir. La Telecaster Dragon Skin de John Cruz a une finition incroyable qui évoque les écailles d’un dragon, tandis que sa Tele P90 joue la carte de la classe discrète et efficace. Dale Wilson a fait sensation avec une Strat dont la couleur fait penser à un bonbon psychédélique, et il a aussi signé une superbe Strat Paisley qui a fait beaucoup d’envieux.

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La Music Repeater de Yuri Shishkov

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Quelques belles pièces…

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La Jawbreaker Stratocaster de Dale Wilson

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La Telecaster Dragon Skin de John Cruz

Et il ne faut pas oublier que le Custom Shop Fender ne produit pas que des Fender : de rares luthiers sont spécialisés dans trois autres marques appartenant au même groupe, à savoir Jackson, Gretsch et Charvel. Les Jackson et Charvel sont à l’image des musiciens qui les joueront, c’est-à-dire parfaitement extraverties, tape-à-l’œil, de plus ou moins bon goût mais toujours très efficace, tandis que les Gretsch, l’œuvre du master builder Stephen Stern, retiennent cette classe indissociable de la marque.

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Quelques exemplaires uniques de chez Jackson

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3 variations sur le thème de la 6120 hot-roddée

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3 variations de couleur belles à tomber sur la Billy-Bo

Clin d’oeil
Et puis comme le reste du stand est installé, on en profite pour jeter un œil discret sur les nouveautés qui en théorie ne seront révélées que demain au grand public. Il y a bien sûr les acoustiques Paramount et les amplis Bassbreaker dont nous vous parlions dans l’article précédent, mais aussi deux éditions limitées qui poussent encore plus loin la notion de 2016 comme « année de l’offset » chez Fender, la Telecaster Offset (autrement dit une configuration et un manche de Tele avec un corps de Jazzmaster) et la Jazzmaster Bigsby (dont le nom est assez clair). Enfin, nous avons vu que The Edge, le peintre en chef de U2, a eu droit non seulement à sa Strat signature (une Strat noire touche érable avec grosse tête façon fin 60s et des micros Fat 50s du Custom Shop), mais aussi à son ampli signature, le The Edge Deluxe qui reprend en fait le Tweed Deluxe 5E3 (qui avait déjà servi de base à l’ampli signature de Clapton, le Tremolux). Par rapport au circuit original le haut-parleur n’est plus un Jensen, il s’agit d’un Celestion Blue pour des graves plus tenus. La course du volume a aussi été revue, mais pour le reste il s’agit d’une belle réplique du légendaire modèle de 57. ça fait déjà pas mal d’informations avant même que le salon n’ouvre ses portes, non ? Rendez-vous demain pour la suite !

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Telecaster Offset

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Jazzmaster Bigsby

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The Edge Deluxe et Stratocaster The Edge

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