NAMM 2016 – 3ème jour

Par Woodbrass Team

La rumeur circule déjà depuis vendredi : le NAMM 2016 serait la plus grosse édition depuis sa création en termes de nombre de visiteurs et d’exposants. A observer l’incroyable cohue de ce 3ème jour, il y a clairement de quoi y croire. Le samedi est en général le jour où la foule est la plus compacte, et ce 23 janvier ne faisait pas du tout exception, entre les queues pour monter les escalators, les queues pour acheter un café, ou encore les queues pour les séances de dédicaces organisées avec les endorsés des différentes marques. Au milieu de tout ça, nous avons quand même pu découvrir pas mal de nouveau matériel, du bizarre au traditionnel en passant par l’indispensable.

zoom

ZOOM
La marque japonaise Zoom est une référence incontournable des enregistreurs nomades, mais ce nouvel engin les place dans un registre très différent. L’ARQ est à la fois une boîte à rythme, un sampler, un synthétiseur, un séquenceur et un contrôleur MIDI, et se présente en deux parties, une base sur laquelle on peut tout régler de façon très simple, et un anneau sans fil qui intègre 96 pads sensible à la vélocité. Comme si ça ne suffisait pas, cet anneau, que vous pouvez donc « jouer » comme un tambourin indépendamment de la base, contient un accéléromètre qui permet de contrôle volume, pan, filtre et profondeur de la modulation avec vos mouvements. Pas évident de prédire si l’ARQ est une bonne idée ou un délire sans lendemain, et son sort dépendra bien sûr de la créativité des musiciens qui s’en empareront. A nous d’imaginer la musique qui va avec !

eastman

EASTMAN
Impossible de ne pas remarquer les deux prototypes électriques qui trônaient sur le stand Eastman, l’une inspirée par Gretsch et l’autre par Gibson. La première, pour l’instant appelée T58/V, reprend la forme de la vénérable 6120 avec Bigsby et micro TV Jones (un seul pour l’instant, mais le modèle de production en aura sans doute deux), et arbore une sublime finition orangée vieillie dénommée Antique Amber Varnish. Nous n’avons pas résisté à l’envie de la brancher et le coup de cœur était là et bien là. La T59/V s’inspire quant à elle de la ES-335 avec ses deux cutaways et ses micros Seymour Duncan Antiquity. La finition est la même, avec un très léger relicage, et on croirait tenir un Stradivarius en voyant la belle patine du vernis.
Côté acoustique, trois beautés étaient pendues au mur, attendant patiemment qu’on les gratte. La AC630-LTD est une jumbo au corps en érable flammé à tomber par terre, avec toute l’ampleur brillante qu’on peut attendre d’un tel modèle, tandis que l’E40D est une dreadnought avec table Adirondack et corps palissandre. Elle était présentée en version naturelle mais aussi dans un très beau sunburst sombre, la E40D-SB.

mapex

MAPEX
Les débutants vont pouvoir bénéficier des innovations développées par Mapex pour ses gammes bien plus coûteuses puisque l’intégralité du catalogue de la marque intègre désormais les Soniclear bearing edge, une technique de biseau des fûts qui permet une meilleure stabilité et un accordage beaucoup plus facile. Pour entériner ce changement, la série Voyager est remplacée par la Storm, un kit très accessible mais parfaitement utilisable pour autant. Quatre finitions (Camphor Wood Grain, Ebony Blue Grain, Iron Grey, Deep Black) et deux configurations sont disponibles (Rock avec une grosse caisse de 22“x18“ et un tom basse de 16“x14“, Fusion avec une grosse caisse de 20“x16“ et un tom basse de 14“x12“), avec ou sans cymbales. Finies les galères d’accordage avant vos premiers concerts, merci Mapex !

line6

LINE 6
Les californiens de Line 6 s’étaient déjà fait remarquer comme le constructeur de systèmes HF les plus musicaux et simples d’utilisation, voilà qu’ils se dépassent encore avec le G10, qui vient se placer comme leur système le plus simple et le moins cher. Le fonctionnement est désarmant de facilité : il y a l’émetteur qui se branche dans le jack de la guitare, et le bloc récepteur avec sortie jack ou XLR, qui sert aussi à recharger l’émetteur quand on le remet dessus. On allume le tout, la sélection de canal se fait automatiquement et il y a juste à jouer ! Le seul moyen de faire plus simple ça serait de transmettre les notes par la pensée…
Et une fois qu’on sort du bloc récepteur, on se branche sur quoi ? Eh bien il y a le choix avec deux nouveaux amplis Line 6 : l’Amplifi 30, qui offre toutes les possibilités d’édition et de partage de sons via internet que ses grands frères mais dans un format ultra compact parfait pour l’appartement, ou le Firehawk 1500, qui sera bien plus à l’aise sur une scène puisque comme son nom l’indique, ce monstre développe 1500 watts. Toutes les fonctions de pédalier Firehawk sont bien sûr disponibles, comme les simulations d’ampli HD et l’édition via iOS.

hercules

HERCULES DJ
L’attraction incontestable du stand Hercules DJ était bien sûr le nouveau contrôleur P32 DJ, qui met les techniques de creative mixing à la portée des débutants. Les deux blocs indépendants ont chacun 16 pads, des contrôles de transport et leur écran pour contrôler la longueur des boucles, les racks d’effets ou l’EQ. Un encodeur rotatif charge les samples d’une simple poussée du doigt, et le P32DJ est déjà livré plusieurs packs de samples : vous n’avez rien d’autre à faire que d’allumer l’engin et de commencer à mixer ! Avec la synchronisation automatique des tempos vous ne pouvez pas vous planter… Et pour pousser l’édition beaucoup plus loin, le logiciel DJUCED 40 est livré avec, et reconnaît le P32DJ sans avoir à installer de drivers. L’aspect technique n’est plus un frein, la seule tâche qui vous incombe est de créer un mix intéressant.

strymon

STRYMON
Les autres alimentations de pedalboard n’ont qu’à bien se tenir, Strymon vient de jeter un énorme pavé dans la mare ! Les deux modèles présentés sont bleu en aluminium brossé, et d’une légèreté à toute épreuve. La Zuma est la plus grande alimentation, et propose 9 sorties complètement isolées qui délivrent chacune 9 volts et 500mA (largement de quoi alimenter les gourmandes Strymon justement). Deux de ces sorties peuvent aussi délivrer 12 ou 18 volts. L’alimentation interne détecte automatiquement le voltage avec lequel vous alimentez la Zuma, ce qui fait que vous pouvez la brancher partout dans le monde sans aucun danger. Enfin, il y a aussi une sortie 24 volts, et c’est là que les choses deviennent vraiment drôles : cette sortie permet d’alimenter le Ojai, qui est le modèle le plus compact avec 5 sorties indépendants de 9 volts et 500 mA. Pour pousser le vice encore plus loin, la Ojai dispose elle aussi d’une sortie 24 volts, ce qui permet d’en chaîner jusqu’à dix en série ! En d’autres termes, vous pouvez alimenter 59 pédales en haute tension en ne branchant qu’une seule alim, et sans ronflette s’il-vous-plaît ! Si vous avez la manie d’étendre votre pedalboard au fur et à mesure, le système Strymon est parfaitement adapté. Si vous utiliser le Ojai sans le Zuma, il suffit de le brancher au bloc d’alimentation extérieur qui est livré avec, et vous pouvez quand même chaîner plusieurs Ojai entre eux.
Par ailleurs, Strymon présentait aussi un produit dans un registre où on ne les attendait pas du tout. Leur premier rack modulaire au format Eurorack s’appelle le Generalissimo, et ce bel engin regroupe quatre delays El Capistan pour arriver au processeur de delay ultime. Ça n’est qu’un prototype pour l’instant, mais cet engin devrait pousser pas mal de guitaristes à s’intéresser sérieusement aux systèmes modulaires, ne serait-ce que pour ne pas laisser aux claviéristes le monopole de ce bel outil.

audix

AUDIX
On les attendait depuis un moment, la marque de microphones Audix présente enfin sa gamme de transmetteurs sans fil Performance. Leur utilisation a été grandement simplifiée, puisqu’il suffit d’appuyer sur un bouton du récepteur pour trouver une fréquence libre, puis d’appuyer sur un bouton de l’émetteur pour synchroniser les deux. C’est aussi bête que ça, et le résultat est un audio d’une qualité excellente. Deux récepteurs sont disponibles, le R41 et le R61, qui double le spectre de réception, le nombre d’opérations système compatibles et le nombre de fréquences préprogrammées. Les deux ont une portée de 91 mètres, des sorties XLR et jack, et existent aussi en version deux canaux format rack, respectivement le R42 et le R62. Côté émetteurs, vous avez le choix entre le micro Handheld M60 qui peut être dynamique ou statique, et le boîtier Bodypack B60 qui reçoit aussi bien les micros lavalier que les micros serre-tête ou les instruments. Avec 10 heures d’autonomie sur piles AA, vous serez tranquilles même si le concert se prolonge de façon inattendue.

boss

ROLAND / BOSS
Comme à l’accoutumée, le stand du mastodonte japonais Roland était plein de nouveautés toutes plus alléchantes les une que les autres. Tout d’abord, le System 500 Complete Set se réclame de l’héritage des classiques System 700 et 100M, et avec 5 modules au format Eurorack intégrés à un superbe boîtier, il y a de très bonnes raisons d’y croire. Le mieux, c’est que cette merveille modulaire est entièrement fabriquée aux Etats Unis. Dans un registre plus classique, le FP-30 est un piano numérique amplifié de 88 touches, léger et compact, compatible avec la plupart des logiciels musicaux du marché via Bluetooth. Bluebooth lui aussi, et encore plus compact, c’est le contrôleur et générateur de sons A-01. Couplé au clavier K-25m avec qui il s’entend parfaitement, vous avez à la fois un clavier de contrôle parfait pour tous vos synthés virtuels, et un véritable synthétiseur 8 bits de poche avec séquenceur 16 pas pour faire chauffer votre inspiration même lorsque le reste de votre matériel est déjà repart dans le camion.
On connaissait jusque là Roland comme le spécialiste de la batterie électronique avec les séries V-Drums, il faudrait désormais leur attribuer le statut d’inventeur du cajon électronique, rien que ça ! Le EC-10 El Cajon est à la base un cajon acoustique qui sonne très bien, mais on peut empiler toutes sortes de sons percussifs par dessus le grain de base, et avec une alimentation par pile et une amplification intégrée, vous êtes aussi indépendants que si votre cajon était un bête morceau de bois.
Le domaine de l’enceinte Bluetooth est en pleine explosion, et Roland n’allait pas laisser les autres se partager le gâteau sans lui. Voici donc le JC-01, une enceinte rechargeable qui reprend à la lettre le look des classiques amplis Jazz Chorus de la marque, avec une égalisation à trois bandes et un contrôle de volume. Le marché déborde déjà de références dans le genre, mais il faut dire que la JC-01 est quand même très mignonne…
Toujours dans le domaine de l’amplification, Roland s’est intéressé aux guitaristes de maison qui n’ont pas besoin d’une puissance délirante mais veulent quand même profiter du son naturel et très proche des lampes de leur technologie Tube Logic. Ils présentent donc le Blues Cube Hot, la version 30 watts de leur série acclamée d’amplis roots qui intègre tout de même un haut parleur de 12 pouces pour une bonne ampleur de son.
Ampli toujours, chez Boss cette fois-ci, avec la tête 150 watts Waza Amp (et son baffle 212 ou 412). Le but avoué est de faire un grand ampli de rock, l’inspiration Plexi est parfaitement assumée avec une excellente réactivité dynamique et un beau grain bien chaud, sans pour autant avoir recours aux lampes. La technologie Tube Logic fait parfaitement son boulot et on a effectivement le gros via quatre canaux (Clean, Crunch, Lead 1 et Lead 2), un réglage de puissance, deux boucles d’effets, une sortie casque, une sortie ligne en XLR et même une sortie USB.
La série de pédales Waza Craft s’étend, et notre prédiction formulée dans l’article sur les premières Waza est devenue réalité : Boss présente la VB-2W, version Waza Craft de son Vibrato bleu, l’une des pédales Boss les plus recherchées de son histoire. Plus moderne mais tout aussi intéressant, la VO-1 est une pédale de Vocoder qui permet de chanter dans sa guitare via une entrée XLR sans avoir à passer par l’installation complexe que requiert une talk box traditionnelle. Troisième pédale compacte de l’année, la BC-1X est un compresseur réservé à nos amis bassistes, dont le vu-mètre à LEDs permet de contrôler très précisément l’effet de la compression sur votre son. Enfin, le ES-5 reprend le principe du ES- 8, c’est-à-dire un switcher pour contrôler tout un pedalboard sans faire des claquettes, mais en plus petit pour les boards plus modestes.

twonotes

TWO NOTES
Vous avez un Torpedo C.A.B. et vous cherchez le préampli idéal pour brancher dessus ? Ne cherchez plus, Two Notes a pensé à vous ! Et ils ont vu les choses en grand, avec quatre préamplis à deux canaux footswitchables en fonction du grain que vous cherchez : Le Clean d’inspiration fenderienne, Le Crunch d’inspiration marshalienne, Le Lead plus saturé et fluide, et Le Bass pour les bassistes (comme son nom l’indique très clairement). Même s’ils sont avant tout faits pour être utilisés en conjonction avec le C.A.B. (et après essai nous pouvons témoigner de la parfaite entente entre les deux outils), les préamplis disposent quand même d’une sortie ligne avec émulation analogique de haut parleur. Le gros problème va simplement être de choisir la vôtre, sachant que rien n’interdit d’en prendre plusieurs.

apogee

APOGEE
Les californiens d’Apogee ont toujours été réputés pour leur excellente qualité de conversion, et la Symphony I/O mkII entend défendre cette image haut et fort. Ce très beau rack à la fois sobre et luxueux présente un écran tactile pour des contrôles facilités, jusqu’à 32 canaux d’enregistrement via les 8 préamplis en option, une latence ultra basse, une connexion instantanée via Thunderbolt, Pro Tools HD ou Waves Soundgrid, et ce qu’Apogee annonce comme la « meilleure conversion possible parmi les interfaces Thunderbolt ». Différents modules d’entrée/sortie et différentes cartes optionnelles permettent d’adapter la Symphony à votre utilisation, et surtout de voir venir votre prochaines évolutions de studio sans avoir à changer d’interface à chaque fois. La Symphony était déjà une référence bien installée dans le marché haut de gamme, et cette version mkII ne fera qu’asseoir un peu plus cette suprématie.

 

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