La France sort ses riffs. Longtemps tapies dans l’ombre des formations anglophones, de jeunes pousses fortement inspirées commencent à se faire entendre au-delà des frontières nationales et se mettent à rêver de desseins outre-Atlantique. Une résonance accrue par le travail acharné de labels passionnés (Howlin’Banana, Born Bad Records, Vicious Circle, Teenage Menopause…) et la curiosité de programmateurs étrangers de moins en moins frileux. Dernière illustration en date, avec les Nantais de Mad Foxes, qui ont su caresser les oreilles de Jimmy Fallon, présentateur vedette du célèbre Tonight Show de NBC. La preuve qu’être né sous le signe de l’hexagone, ça peut être la gloire en vérité ! Sélection de quelques forces bruitistes…
WALL OF DEATH / J.C. SATÀN
Avec les Parisiens de Wall of Death, les Bordelais de J.C. Satàn ont ouvert, il y a 10 ans, le champ des possibles. Les premiers, avec leur rock psychédélique directement puisé dans la scène psyché d’Austin, incarnée par leurs potes The Black Angels. Les seconds, avec leur garage rock implacable, brutal, propulsé par un mur de guitares rugissantes et une distorsion à gogo. Et pour ces deux « pères fondateurs », le Graal : une signature dans deux labels américains prestigieux. J.C. Satàn fait son entrée en 2011, dans le catalogue du très influent label indépendant américain, Slovenly Recording. Après deux albums, retour aux sources en 2015 en intégrant l’écurie Born Bad Records Wall of Death signe, lui, en 2016 son deuxième album, Loveland, chez le californien Innovative Leisure, avec à la production, Hanni El Khatib. Ce sera le dernier. Le projet Wall of Death prenant fin la même année. Du côté de J.C. Satàn, le volcan est en sommeil mais toujours actif (dernier album en 2018). On attend avec incandescence le retour du démon.
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MAD FOXES
Leur passage sur l’influente radio de Seattle KEXP (qui vient désormais dénicher chaque année de nouveaux talents aux Trans Musicales de Rennes), leur aura donné un accessit à l’un des talk-shows les plus influents de la télé américaine. Invité il y a quelques jours par Jimmy Fallon à clore son Tonight Show sur NBC, le trio de garage, grunge & post-punk a joué en live, depuis un appartement, leur single « Crystal Glass », issu de leur dernier album Ashamed. Un exploit pour un groupe français ! Formés en 2016, les Nantais viennent de faire une entrée fracassante dans le game. L’aventure commence…
STRUCTURES
La ville d’Amiens semble partager avec Manchester le même amour pour les ambiances en nuances de gris et le post-punk. Le quatuor picard, porté par la voix enrouée de son chanteur, a déboulé en 2020 avec le titre « Sorry, I Know It’s Late » et son fil de basse entêtant que ne renierait pas Peter Hook. Animateurs d’un style musical qu’ils qualifient de rough wave, la sortie de leur single « Robbery » en septembre 2020 les envoie dans la sélection finale du Prix Société Pernod Ricard France Live Music 2021. Le premier album How Does It Feel ? est en approche. 2021, décollage imminent.
TH DA FREAK
Le Bordelais Thoineau Palis a bien dû consulter sa grand-mère pour savoir que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures compos. Accompagné de son frère à la basse et de ses potes, il renoue avec le son des 90’s, slackercanal historique, auquel il associe noise, shoegaze, pop, psyché… Th Da Freak, c’est l’apologie du cool. Des notes de guitares qui glissent, un tempo plutôt lent, des ruptures de rythmiques régulières et une voix nonchalante. Avec sept albums en quatre ans au compteur, sans compter les EP, le Bordelais est également membre très actif du collectif Flippin’ Freaks, qui cherche à unifier la scène rock bordelaise. Pas très fainéant tout ça !
SLIFT
Le trio toulousain (guitare, basse et batterie) ne fait pas dans la dentelle. Production musclée, guitares hurlantes, Slift joue un heavy rock, lourd, cogneur, qui lorgne volontiers du côté des figures californiennes Thee oh Sees et Ty Segall. Ils sont salués en 2018 par leur premier album La Planète Inexplorée, et leur exceptionnelle session live réalisée par KEXP lors des Trans Musicales 2019 leur a ouvert les portes de l’Europe. Leur second album, UMMON, sorti en 2020, devrait leur permettre de viser encore plus loin.
THE PSYCHOTIC MONKS
Leur victoire au Prix Chorus 2018 avait surpris tout le Landerneau musical. Très éloignés des lauréats habituels du concours avec leur rock expérimental, ces parisiens ont gravi très vite les marches de l’Europe avec leur second album Private Meaning First. Ils sont programmés dès 2019 à l’affiche de grands festivals européens (Bilbao BBK, Europavox, Dour…) et leur tournée européenne viendra asseoir une notoriété internationale grandissante. La recette ? Des lives survoltés proches du chaos et une expérience scénique très visuelle. Ces quatre moines-là ne sont pas là pour vous raconter la messe. À moins que ce ne soit une messe noire.
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WE HATE YOU PLEASE DIE
Depuis deux ans, Rouen, la ville des Dogs renoue avec son passé de ville rock. Aux côtés de leurs potes MNNQNS, autre nouveau fleuron de la scène indépendante française, les jeunes gens de WHYPD rêvent depuis leur Normandie natale de Californie et de fuzz endiablés. Sauvage comme les Cramps et d’une efficacité redoutable en live, le quatuor joue pied au plancher un garage/punk/rock brut chargé d’électricité. Après la sortie du nouveau single « Cant’ wait to be fine », leur deuxième album devrait paraître le 18 juin. Deux gars, deux filles… et une éclosion certaine cette année.