Philippe et Thibaud (Librairie Musicale Woodbrass) – Interview

Par Woodbrass Team

Parmi les cinq Woodbrass Stores parisiens, il y en a un dans lequel vous ne trouverez pas d’instruments de musique (pour l’instant !) : et pour cause, il s’agit de la Librairie Musicale. Vous y trouverez toutes les partitions, méthodes et autres fac-similés qui permettent aux musiciens d’interpréter, d’étudier, de s’inspirer, d’apprendre ou encore de rêver. En poussant la porte de la Librairie, vous trouverez le duo de choc aux commandes, Philippe et Thibaud. Les deux peuvent se vanter d’un niveau très impressionnant de connaissance dans leur domaine, et nous les avons rencontrés afin d’en savoir plus.

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Philippe et Thibaud prennent la pose

Quelle est l’histoire de la Librairie Musicale Woodbrass ?
Philippe : 
En 2008, Woodbrass a fait l’acquisition du fond de l’ancienne librairie Maestro qui était surtout spécialisée dans le classique, et a eu l’occasion d’étendre son magasin. Au même moment, Woodbrass a aussi racheté le stock de la Maison de la Musique Ancienne dans lequel je travaillais, qui se trouvait sur le boulevard Richard Lenoir à Paris. Thibaud travaillait chez Maestro, et nous somme donc tous les deux venus chez Woodbrass. Au début la librairie musicale était intégrée au grand magasin, à l’entrée, avant d’être poussée au fond à la place de l’actuel rayon vent, pour ensuite émigrer à l’emplacement actuel qui appartenait auparavant à La Poste. La Librairie Musicale Woodbrass est désormais un magasin à l’espace indépendant !

Quels sont les différents univers présents à la Librairie Musicale ?
Philippe :
On avait pris le parti de développer trois univers : variétés, classique et musique ancienne. Mais au fur et à mesure des semaines, nous nous sommes rendus compte que la distinction entre classique et musique ancienne n’était pas si simple à faire que ça. On a donc fini par faire un seul rayon classique classé par instruments. Il y en a toujours pour contester, il est très difficile de trouver un choix qui plaît à tout le monde.

Quels ont été vos parcours pré-Woodbrass ?
Philippe :
Je suis un musicien amateur à la guitare, que je pratique assidûment. Je me suis aussi essayé au trombone. J’ai travaillé pendant dix ans dans un autre grand magasin, et pendant dix ans j’ai eu un magasin indépendant spécialisé dans la musique ancienne avec un associé.
Thibaud : J’ai fait du trombone pendant douze ans au conservatoire et joué dans une harmonie, puis j’ai arrêté  avec les études et je suis arrivé chez Maestro en 2007.

Comment avez-vous ressenti l’évolution du marché depuis 2008 ?
Philippe :
Il y a un aspect financier indiscutable : le pouvoir d’achat a baissé et les produits culturels sont évidemment les premiers touchés. Mais il y a aussi une évolution des mentalités qui fait que les gens consomment de façon différente : dans le domaine de la variété, on recherche les morceaux plus que les albums complets. Il y a aussi un certain manque de curiosité qui fait que la musique n’est pas considérée comme un comportement social valorisant. D’autre part, la consommation sur Internet a explosé. Beaucoup de gens restent chez eux et consomment devant leurs écrans. Difficile de savoir s’ils achètent, s’ils téléchargent, s’ils font appel à de la vente directe ou des magasins comme Woodbrass.

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Philippe et Thibaud en pleine recherche.

Comment défendrais-tu la valeur ajoutée d’un magasin physique ?
Philippe :
C’est très facile, et d’ailleurs les gens qui viennent nous le disent bien ! Tu peux voir la qualité de l’édition : il y a la qualité du papier, l’agrément de la lecture. Il y a la possibilité de comparer différentes éditions sur place, de faire l’expérience des tournes par exemple. Jusqu’ici, tout cela est impossible sur Internet. Mais il semblerait que cette valeur ajoutée n’est pas suffisante pour beaucoup de gens.

Qu’est-ce que vous écoutez ?
Thibaud :
J’écoute principalement du rock, mais aussi de l’électro et du classique. Là tu peux entendre les Smashing Pumpkins, j’adore aussi les Pixies, Neil Young, Depeche Mode…
Philippe : J’écoute surtout du jazz et de la musique classique. Aussi bien Duke Ellington que Chick Corea, Corelli que Rachmaninov, mais beaucoup moins du jazz très moderne et de la musique contemporaine.

Vous proposez aussi des partitions imprimables depuis peu.
Thibaud :
Nous pouvons, à la demande, imprimer des chansons à l’unité parmi 60 000 références. Il y a bien sûr des pièces classiques, et pour les gens qui cherchent un tube sans avoir à acheter le songbook complet, c’est idéal !

Je crois savoir que la prochaine étape pour vous est l’arrivée d’un rayon flûtes à bec.
Philippe :
Nous avons tous fait l’expérience des magasins où les flûtes se trouvaient présentées dans le cadre de la librairie musicale. Chez Woodbrass, la plupart des flûtistes se sont trouvés perdus dans le monde des gros instruments à vent. D’autre part, il s’est trouvé que les vendeurs aux instruments à vent n’avaient pas d’affinités particulières avec la flûte à bec et l’instrument n’a donc pas été mis en avant. Les clients potentiels ont trouvé que la flûte à bec était un peu à l’écart et ils se sont trouvés perdus. Vu l’importance de notre rayon de partitions de musique ancienne, il était logique que les profs et les musiciens viennent nous voir pour trouver des flûtes, et qu’ils attendent plusieurs modèles à essayer. Nous allons proposer des Mollenhauer et des Moeck, les deux principales marques.

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Thibaud nous présente son ouvrage de référence…

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