Et oui, Ehrlund, la marque suédoise, située aux confins de 60e parallèle Nord, fabrique des micros qui n’ont par contre pas froids aux oreilles, grâce à une technologie unique brevetée par ces Vikings : la membrane triangulaire.
Par Woodbrass Team
Mais qui si se cache derrière Ehrlund ?
Et bien… Tout simplement, un homme, ingénieur passionné d’audio, Göran Ehrlund, né à la fin de la seconde guerre mondiale à Eskilstuna, une petite localité suédoise située à une centaine de kilomètres de Stockholm.
Dès l’âge de douze ans, Göran se passionne très tôt pour la technologie des microphones et fabrique son premier modèle dynamique. Puis dans les années 70, il monte son propre studio et travaille au développement d’un nouveau procédé acoustique dans la détection des fuites souterraines. Un jour, alors qu’il effectuait des recherches sur le moyen de perfectionner les microphones du marché qui présentaient tous un « pic » autour des 1 000 hertz, il décide de découper différentes membranes pour obtenir un signal linéaire sans altération. Après plusieurs essais, il va retenir la forme « triangulaire » qu’il lui faudra ensuite adapter sur la capsule d’un microphone à condensateur. Avec ce nouveau format, Göran était désormais capable de reproduire un son clair et naturel, nécessaire à ses besoins. Il commença seul à fabriquer ses premiers micros de contact dans les années 90.
La mafia suédoise
Une dizaine d’années plus tard, la deuxième phase dans l’histoire de Ehrlund fut la rencontre entre Göran et une jeune société suédoise en recherche et développement, Research Electronic, qui met au point une électronique de contrôle pour sa membrane triangulaire. En associant ces deux technologies, l’ingénieur scandinave obtient un nouveau modèle de microphone disposant d’une incroyable plage de réponse en fréquences allant de 7 Hz à 87 kHz, avec de plus un niveau de bruit très faible. Après un dépôt de brevets au niveau mondial, ils décident ensemble d’installer en 2012 leurs ateliers de fabrication, de micros montés à la main, à Siljansnäs, une bourgade de près de 1 300 âmes, située au plein cœur de la Suède. Les micros Ehrlund étaient nés. Aujourd’hui la marque dispose d’une petite dizaine de références orientées « live » et « studio », complétée par des préamplis portables.
Aussi bien à l’aise en studio…
Le premier né de la gamme est le EHR-M, un microphone à condensateur, idéal pour une utilisation en studio sur la voix chantée, sur des instruments acoustiques, que pour des prises de voix-off. Ce modèle se destine en priorité aux ingénieurs du son qui souhaitent obtenir un son clair et naturel, avec des graves profonds et des aigus étendus. Son signal de sortie est suffisamment fort pour ne pas nécessiter ou très peu d’amplification externe.
Viens ensuite dans la gamme le EHR-T qui est une variante stéréo du modèle EHR-M. Pour cela il dispose d’une double membrane avant et arrière, et deux sorties. Cette double membrane triangulaire a été alliée à un amplificateur d’alimentation fantôme à très faible bruit et à faible puissance. Grâce à ces caractéristiques, il reproduira des graves importants et de larges aigus. Ce microphone a des statistiques impressionnantes en termes de bruit auto-induit, de sensibilité et de plage de fréquences.
Le EHR-E est un microphone de studio plutôt léger et compact qui s’adaptera à la plupart des instruments grâce à son format réduit. Il peut surtout gérer des sons très aigus, permettant une utilisation polyvalente sur un kit de batterie, sur des instruments symphoniques et devant des amplificateurs de guitare. Pour cela il intègre une maille ouverte et aérée, très robuste, afin de minimiser le filtrage acoustique des sons. Grâce à son diagramme polaire, légèrement plus étroit qu’un vrai cardioïde, il captera finement l’instrument sans que d’autres sons ne viennent « baver » sur les côtés.
Il convient également de mentionner le fantastique Ehrlund Acoustic Pickup, EAP, soit un microphone à contact linéaire parfaitement adapté aux instruments acoustiques disposant d’une caisse de résonance : guitare, basse, violon, violoncelle, contrebasse… Ainsi, le microphone, une fois fixé avec de l’adhésif, va capter les vibrations de l’instrument acoustique et va reproduire une réponse en fréquence plate qui ne va pas « colorer » inutilement le son de l’enregistrement.
… qu’en live sur scène !
L’équivalent pour le live du célèbre EHR-M est le EHR-M1. Ce dernier modèle en reprend toutes les caractéristiques dans un format compact, tout en y intégrant une résistance plus élevée aux chocs avec sa structure antichoc et un filtre anti-poussière intégré. Tout comme le EHR-M, le signal de sortie est suffisamment fort pour ne pas nécessiter ou très peu d’amplification.
L’EHR-H est un microphone à condensateur portable qui a été spécialement optimisé pour les performances « live », et notamment pour la captation de la voix sur scène, lui apportant un résultat de puissance et de transparence indéniable. Il sera de toute façon recommandé pour les situations de prises sur scène comme celles en studio, pour les enregistrements en condition de live.
Le modèle EHR-D est considéré par le constructeur suédois pour être le pendant « live » de leur modèle studio EHR-E. Il dispose d’une taille compacte et d’une fabrication particulièrement robuste qui l’adaptera à la prise de sons de la plupart des instruments sur scène offrant la gestion de sonorités très aigus à forte intensité.
