Symbole de l’été et de la fête, qui aurait cru au début des années 80 que la Fête de la Musique allait autant rayonner aux quatre coins du monde, et devenir aux yeux de millions de terriens, un synonyme de liberté et de diversité d’expressions ? Un évènement qui pour une journée, une soirée, aura permis gratuitement de découvrir dans la rue une multitude de répertoires, d’artistes et de groupes.
Par Woodbrass Team
Au même titre que l’édition 2020, cette 39e édition sera malheureusement marquée par les restrictions et l’offre des concerts sera forcément réduite. Toutefois, en attendant l’édition 2022, qui fêtera l’année prochaine les 40 ans de la Fête de la Musique, rien ne vous empêche d’en jouer, de la composer, de la produire, puis de la partager en live, tout en respectant bien sûr les consignes sanitaires. Et pour vous soutenir dans cette démarche, Woodbrass vous propose l’opération : « Êtes-vous bien équipés pour la Fête de la Musique ? »
Un peu d’histoire
En 1981, la gauche remporte les élections et François Mitterrand nomme Jack Lang, alors âgé de 42 ans, ministre de la Culture. Ce dernier lance l’année suivante, via son ministère, une grande enquête sur les pratiques culturelles des Français qui révèle que cinq millions de personnes, dont un jeune sur deux, jouent d’un instrument de musique alors que les manifestations musicales et les lieux de diffusion sont à l’époque quasi inexistants et tout au moins disparates sur le territoire national.
La réponse est immédiate avec le lancement la même année de la Fête de la Musique, imaginée comme une grande manifestation populaire, et qui offre à tout musicien de descendre dans la rue pour jouer et se faire connaître, quel que soit son instrument, quelle que soit son esthétique, en solo comme en groupe.
La date choisie est symbolique, celle du solstice d’été, proche dans les traditions de la Fête de la St-Jean autour du 23 juin. Ce sera donc le 21 juin, qui en plus se trouve être le jour le plus long dans l’hémisphère Nord. L’appel est lancé, quelques affiches sont imprimées, et des milliers d’initiatives ont lieu dans toute la France jusque tard dans la nuit.
Pour les musiciens, nés sous Giscard, voir pour les plus anciens, éclos sous Pompidou, les premières Fêtes de la Musique avaient ce côté magique, celui de pouvoir squatter un bout de trottoir en récupérant une prise de courant au bistrot du coin, et d’improviser un concert en plein air. Ces débuts avaient ce caractère imprévu et improvisé… Dès les premières éditions, chaque coin de rue résonnait de vie, laissant les oreilles s’imprégner ici d’un quartet de saxophone classique, là d’une chanteuse brésilienne, plus loin d’un groupe de rock énervé ou d’un ensemble de percussions africaines. Une réelle fête populaire bien avant d’être encadrée et que débarque des organisations plus structurées menées par les municipalités et la création de grosses scènes commerciales.
La French Touch s’exporte
Sans conteste, la Fête de la Musique a été une totale réussite populaire. Selon le ministère de la Culture, chaque année ce sont quelque 18 000 concerts qui sont organisés rien qu’en France, animés par environ cinq millions de musiciens ou chanteurs, et rassemblant près de dix millions de spectateurs. Cet événement a donc permis à toutes les musiques d’exister côte à côte, de dynamiser la pratique instrumentale dans les écoles, d’entrer dans les prisons ou encore d’égayer la vie des malades à l’hôpital…
À la veille de ses 40 ans, cette immense ferveur a su s’exporter sur divers territoires. En 1985, à l’occasion de « l’Année européenne de la Musique », le principe a su séduire les décisionnaires en dehors de nos frontières. Puis en 1997, une charte est développée : « La Fête européenne de la Musique ». Cette charte est désormais proposée à tous les nouveaux partenaires souhaitant s’y associer, et s’étend sur tous les continents. À l’image de la France, sa génitrice, elle est désormais un événement inscrit nationalement dans plusieurs pays comme l’Italie, le Pérou, la Grèce ou encore la Colombie. Certaines grandes métropoles ont également adopté le jour du 21 juin d’été afin d’honorer la pratique musicale à l’image de New York, Mexico et Berlin. En 2017, on recensait plus de 120 pays célébrant la Fête de la Musique.
Ricard Live Music fête la musique depuis 1990
L’un des rendez-vous marquants de ce « jour le plus long » est depuis longtemps associé à la marque anisée avec le Ricard Live Music. Dès 1990, la scène a accueilli de sacrées pointures internationales de Cure à Inxs, de James Brown à Oasis.
Ces dernières années, la scène était installée, place Denfert-Rochereau à Paris. En collaboration avec le Fair, l’événement proposait une programmation pointue, d’artistes français en développement, comme Radio Elvis, Isaac Delusion, Smokey Joe & the Kid, Pendentif, Odezenne, Rocky, Hyphen Hyphen, Sarah W_Papsun, François & the Atlas Mountain, Carmen Maria Vega… Mais aussi des artistes lauréats qui ont pu bénéficier du dispositif « Prix Ricard » comme I Am Stragram (2016), Fuzeta (2015), Twin Twin (2010)… Cette année, avec son nouveau nom, la Société Pernod Ricard France Live Music investira lundi 21 juin le Cabaret Sauvage à Paris, en extérieur de 18h à 22h30, et sur invitation, avec Dirtsa (lauréate du Prix 2021), Poupie, le label Crackie Records et Hotel Radio Paris.
Invitation à demander à https://link.dice.fm/EkTf4KwKOgb
2021, une édition sous restriction
Voici ce que dit le ministère de la Culture pour cette 39e édition dans le cadre de la phase 3 du plan de réouverture. Ainsi, l’organisation d’un événement devra respecter l’ensemble des conditions et mesures sanitaires prévues à savoir :
- Le couvre-feu sera fixé à 23 heures Aucune dérogation ou tolérance n’est prévue le soir de la Fête de la musique.
- Seules les configurations assises seront autorisées, afin de faciliter la gestion de flux et éviter regroupements et attroupements qui seront encore, à cette époque, interdits (limitation des regroupements sur la voie publique à 10 personnes).
- La jauge maximale autorisée pour les ERP (Établissement Recevant du Public) en salle ou en plein air correspondra à 65 % de la jauge sécurité incendie, dans la limite de 5 000 personnes spectateurs.
- Le Pass sanitaire sera exigé pour tout ERP accueillant plus de 1 000 spectateurs.
Retrouver le protocole sanitaire complet ICI