Kurzweil Story > 40 ans au service des musiciens

L’histoire des claviers Kurzweil est indissociable de celle de Raymond (Ray) Kurzweil, né en 1948, dans une banlieue du Queens à New York, d’un père pianiste et chef d’orchestre. Enfant précoce, il découvre l’ordinateur à douze ans et après des études au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) où il obtient une licence en informatique en 1970, il crée à 25 ans sa première entreprise autour de la « Kurzweil Reading Machine », un appareil de reconnaissance optique des polices de caractères (ROC) à destination des non-voyants, associé à un module de synthèse vocale.
Par Woodbrass Team

C’est à la suite d’une rencontre en 1982 avec Stevie Wonder, déjà utilisateur assidu de la machine de Kurzweil que Ray fonde Kurzweil Music et entreprend un partenariat avec le chanteur autour d’un instrument qui serait capable de recréer le son du piano acoustique.

« Stevie Wonder a été notre premier client pour la Kurzweil Reading Machine (la première machine de lecture print-to-speech) en 1976. Nous sommes devenus amis et avons longtemps échangé sur la technologie appliquée aux handicaps dans la pratique d’un instrument de musique. En 1982, tout en me faisant visiter son nouveau studio de musique Wonderland, Stevie m’a demandé s’il était possible de construire un pont entre les méthodes d’enregistrement MAO (dans laquelle de nombreux périphériques pouvaient être utilisés) avec les sons majestueux d’instruments acoustiques tels que le piano et la guitare. J’y ai réfléchi et j’ai conclu que ce serait faisable. Kurzweil Music Systems est né en 1982 avec Stevie Wonder comme conseiller musical. » 

Ray Kurzweil, fondateur de Kurzweil Music Systems


 

La série des K

Le fruit de cette collaboration est présenté au NAMM Show de 1983 sous la forme d’un prototype du synthétiseur K250, premier clavier basé sur des banques d’échantillons en ROM, à la différence des synthés analogiques ou FM de l’époque qui partaient de formes d’onde. Le K250 fait sensation avec une résolution élevée de 16 bits et une fréquence d’échantillonnage variable de 5 kHz à 50 kHz, ce qui équivaut à un temps d’échantillonnage ajustable de 100 à 10 secondes. Il dispose aussi d’un clavier pondéré dynamique de 88 notes, d’un séquenceur 12 pistes, d’un chorus, d’une transposition, de 96 instruments acoustiques, de 12 voix de polyphonie et du tout nouveau protocole MIDI. Le K250 possédait de plus son logiciel dédié sur Macintosh.

Ce clavier a fortement impressionné les musiciens de l’époque (Paul McCartney, Billy Joel, The Who, Earth, Wind and Fire) par sa capacité à traduire l’esprit du piano de concert ou d’une section de violons d’orchestre dans un instrument électronique. Il amorce aussi la série des K qui se poursuivra d’abord avec le K150 à synthèse additive en 86 puis les K1000 / K1200 en 1988 puis 1989 qui mélangent lecteur d’échantillons (Rompleur) avec un synthé à table d’ondes pour fournir des Soundfiles. Ces claviers disposent de 24 voies de polyphonie ainsi que de la multitimbralité 16 voies. Après le succès commercial de ces premières machines, la marque Kurzweil développe une nouvelle architecture sonore appelée V.A.S.T. (Variable Architecture Synthesis Technology, traduit par Technologie de synthèse à architecture variable), permettant à chaque multi-échantillon, bruit ou forme d’onde, d’être traitée en utilisant à peu près n’importe quelle technique de synthèse. Le VAST contient 31 algorithmes qui fournissent une variété de filtres résonnants, d’égaliseurs, de panoramiques, de modulation d’amplitude, fondu enchaîné, distorsion ou oscillateurs basse fréquence, tous bénéficiant du contrôle MIDI en temps réel.


Vers le K2000

Le K2000 en 61 notes et sa version en rack K2000R sont les premiers modèles en 1990 à utiliser le VAST. En option, il était possible d’échantillonner ses propres sons et d’étendre la mémoire d’échantillonnage en RAM de deux Mo par barrettes Simm jusqu’à 64 Mo pour plus de 19 minutes d’échantillonnage, le bout du monde à l’époque ! La capacité du séquenceur interne 32 pistes était aussi extensible de 30 000 à 190 000 événements et les systèmes d’exploitation (OS) pouvaient être facilement mis à niveau. Pour compléter le tableau, on disposait d’un multi générateur d’effets versatile (réverbes, delay, chorus, flanger, simulateur de Leslie, distorsion, phaser…). La sauvegarde des données pouvant être effectuée soit sur disquettes via floppy disk, soit sur un disque dur externe en SCSI.

L’entreprise aura dépensé près de 16 millions de dollars dans la R & D du K2000 mais cet investissement se révélera payant. Le synthé rencontre un énorme succès et est utilisé entre autres par les Pink Floyd, Depeche Mode, Vangelis, J.M. Jarre et Tori Amos. La marque renforce son leadership et accroît son avance technologique sur ses concurrents. Encore aujourd’hui, le K2000 est considéré comme l’un des meilleurs synthétiseurs jamais produit grâce à la richesse de ses textures, due à l’intégration réussie d’un lecteur de sample comme source de synthèse et la qualité de ses filtres.

Dans la foulée le K2500 / K2500R, première workstation de la marque, sort en 1996 avec une option sampleur (modèles S) et deux versions de clavier dont un 76 touches semi-lesté et la version X en 88 touches à toucher lourd. Le K2500 dispose de huit curseurs en temps réel, deux contrôleurs à ruban, le pitch-bend et la modulation. L’ensemble des sons sont contenus comme le K2000 dans seulement 8 Mo d’échantillons en ROM (extensible jusqu’à 28 Mo à l’aide de cartes optionnelles) ce qui reste l’une des forces de la marque. Un arrangeur de chansons interactif de 32 pistes est également prévu et les K2500 sont pourvus de huit sorties individuelles et de deux ports SCSI. L’échantillonnage qui équipe les K2500S / K2500RS et K2500XS leur permet d’étendre les 64 Mo de RAM standard à 128 Mo en proposant un mode Live avec la technologie K.D.F.X, un puissant multi-effet numérique à quatre bus stéréo équivalent d’un périphérique hardware en rack. L’échantillonneur dispose d’E/S analogiques et numériques (AES-EBU, S/PDIF) et est capable de sampler en temps réel.

En 1999, un K.D.F.X amélioré avec option vocodeur est intégré d’origine au sein des K2600 / K2600R, K2600X, sorte de K2500 « full options » qui conservent les versions optionnelles d’échantillonneurs des séries S.


 

Les séries PC et SP

À partir des années 90 la gamme Kurzweil qui vient d’être rachetée par le fabricant de pianos Coréen Young Chang, s’oriente logiquement vers le piano avec deux nouvelles lignes de claviers plus transportables et abordables que les séries K : les pianos de scène SP (Stage Piano) et les contrôleurs (PC). En 1993, c’est d’abord un petit module expandeur qui apparaît avec le MicroPiano pourvu de 32 sons de pianos acoustiques et électriques en presets. Très simple, le MicroPiano rencontre un franc succès en raison de la qualité de ses sonorités de piano et de son tarif.

En 1999, le premier piano numérique SP88X arrive avec une polyphonie de 32 voies et un toucher lourd est « splitable » en deux parties. Son successeur le SP4-8 en 88 notes, forme en 2012 avec le SP4-7 inférieur d’une octave, la catégorie des pianos de scène portables du constructeur.

En 1997, le contrôleur PC 88 PC 88X à 32 / 64 voies de polyphonie et 76 / 88 notes en toucher semi-lourd / lourd se base sur l’échantillonnage et les tables d’onde avec des fonctions de pilotage MIDI lui permettant de commander quatre zones de clavier à la fois.

Le PC2 / PC2X en 2002 est un gros synthé qui contient 400 presets de toutes les familles d’instruments acoustiques dont le Triple Strike Piano qui utilise la synthèse VAST des séries K

2008 voit la série PC3 (88, 76 et 61 notes) se présenter dont le haut de gamme PC3X en modèle de scène 88 notes à toucher marteaux reconstitués. La gamme PC3 fait le lien entre la ligne des pianos de scène (SP), des contrôleurs (PC) et des workstations des séries K. Le moteur reprend la continuité sonore de l’architecture VAST et y ajoute deux synthèses additionnelles : KB3 pour l’émulation de l’orgue à roue phoniques et VA pour la modélisation analogique. Le processeur d’effets du PC3 repose sur le KSP8, hérité du KDFX.

La série PC3K en 2013 est une évolution qui intègre une mémoire flash de 128 Mo.


Une nouvelle gamme, pour tous les pianistes

Présenté au Musikmesse 2013 l’Artis regroupe la ROM du PC3 et la carte d’extension Kore 64 avec des sons orientés hip-hop, house, trance et électro.

Le sommet des pianos de scène de la gamme actuelle débarque en 2015 avec le Forte qui bénéficie de l’apport des samples du piano de concert du Japanese C7 en plus des German D et Triple Strike, ainsi que de la totalité de la ROM de la série PC3, la Kore 64, 32 effets, une section Master avec contrôles dédiés pour le compresseur et l’EQ, ainsi que de neuf curseurs / tirettes harmoniques.

Le SP6 présenté au Namm 2018 avec un clavier ultra léger de 12 kg pour 88 notes à toucher lesté possède une polyphonie de 128 voix et un écran LCD. Il est équipé du nouveau processeur interne LENA, de la fonction « Kurzweil String Resonance » pour émuler la table d’harmonie d’un piano acoustique et de la technologie Flash-Play. Il figure au catalogue au côté du SP1, lancé quelques mois plus tard, qui rajoute des entrées audio stéréo et un mode Dual.

 

Au salon Musikmesse 2019, le contrôleur/workstation PC4 ajoute la FM à 6 opérateurs aux autres synthèses. Il se décline aussi autour des modèles PC4-7 et PC4SE

Enfin, 22 années après le K2600 la marque complète en 2021 la série des K avec la workstation ultime K2700 etses 256 voies de polyphonie, 4,5 Go de sonorités, 8 Go de mémoire flash et 3,5 Go pour ses propres samples en 16 bits / 96 kHz. Le moteur sonore comprend toutes les technologies Kurzweil : le VAST, la FM à 6 opérateurs, le Virtual Analog, le KB3 ainsi que la Kurzweil String Resonance (KSR).


Pianos numérique et claviers arrangeurs

Le constructeur dispose de très beaux pianos numériques meubles avec les M-115 en noir et en blanc, et les M-230 en noir et en blanc.

Kurzweil décline également différentes gammes grand-public avec des pianos numériques portables (KA-70 en noir et blanc, et le KP-90 en noir et blanc), des claviers arrangeurs (KP-10, KP-30, KP-70, KP-80, KP-90L, KP-140).