Nouveautés : Boss explore son passé

Par Woodbrass Team

Le NAMM d’été ouvre demain (le 17) à Nashville, et dores et déjà certains constructeurs annoncent leurs nouveautés. Parmi eux, le géant japonais Roland a dévoilé des produits qui n’ont pas manqué de retenir notre attention, à commencer par trois pédales Boss qui marquent une grande première dans l’histoire de cette référence universelle de la pédale. Vous pensiez tout savoir sur Boss ? Lisez la suite…

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L’installation Walk On Me par l’artiste et chanteur David Byrne : les visiteurs étaient invités à marcher sur les pédales pour écouter les différences de son.

La première pédale signée Boss date de 1976 : la CE-1 Chorus Ensemble permettait d’obtenir le son de chorus du légendaire combo JC-120 de Roland dans un format compact. Mais la véritable histoire de Boss commence en 1978, avec la sortie des premières pédales compactes. Le format, les boutons, la typographique et même l’emplacement de la pile n’ont pas bougé d’un iota depuis : 36 ans plus tard, les Boss actuelles sont les mêmes, et certains modèles n’ont pas bougé non plus, comme la vénérable distorsion DS-1, sortie en 1979 et que vous pouvez encore trouver partout à l’heure actuelle, utilisée entre temps par Joe Satriani ou Steve Vai, excusez du peu. Le succès interplanétaire de ces pédales utilisées par tous les grands artistes à un moment ou à un autre ne s’est pas démenti depuis, au point que Boss a annoncé en 2007 qu’ils avaient vendu 10 millions de pédales depuis leur création. Il faut dire que les Boss sont ultra solides (voire carrément increvables), plutôt jolies et qu’elles sonnent exactement comme elles doivent sonner (s’il y a marqué « Chorus » dessus, ça fait du chorus, ni plus, ni moins !). Mais jusque là, Boss ne s’est jamais intéressé outre mesure à son passé. De manière générale, les marques japonaises (Ibanez aussi par exemple) vont toujours de l’avant et le concept de réédition nostalgique est avant tout l’apanage des marques américaines. Mais ça c’était avant…

La saga Boss
Déjà au NAMM d’hiver (voir l’article ici), nous avions découvert la OD1X et la DS1X, deux versions revues et corrigées de la OD1 et de la DS1, donc deux excursions dans le passé de la marque. Sauf que d’une part, elles ne sont pas des strictes rééditions mais plutôt des réinventions et d’autre part, la OD3 comme la DS1 sont encore fabriquées sous leur forme originale. Pourtant, les catalogues Boss du passé ne manquent pas de modèles disparus dont la rareté commande des cotes délirantes sur le marché de l’occasion : un vibrato VB-2 s’échange généralement autour de 400 dollars, et l’égaliseur paramétrique SP-1 Spectrum peut atteindre les 600 dollars en bon état. N’importe quelle autre marque aurait déjà ressorti ces modèles depuis longtemps, en édition limitée parfumée aux poils de yak. Eh bien ça y est, le moment est enfin arrivé !

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Boss annonce donc trois nouvelles pédales dans la série Waza Craft. « Waza » signifie technique en japonais, et « Craft » signifie artisanat en anglais : une sorte d’alliance bilingue entre application et savoir faire donc. Le logo Waza Craft avec son idéogramme apparaît carrément sur le footswitch des pédales, difficile de le rater ! Le seul autre ajout visible à première vue est un switch pour passer du mode Standard au Mode Custom. Le principe d’une pédale familière à laquelle on rajoute un logo et un switch en plus rappelle fortement ce que proposent certains fabricants de pédales boutique qui upgradent les Boss en rajoutant leur logo. Keeley propose par exemple sa version modifiée de la Super Overdrive et de la Blues Driver. Comme par hasard ce sont ces deux overdrive, les plus naturelles et les plus agréables à jouer du catalogue Boss, qui ont été choisies pour la série Waza Craft : le constructeur japonais s’attaque donc ouvertement au marché boutique, une offensive que de nombreux guitaristes attendaient depuis longtemps.

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Delay lay lay lay
Et puis il y a une troisième pédale, et celle-ci n’a pas été en production depuis février 1984 : il s’agit du delay analogique DM-2. Ce delay rose était réputé pour sa grande musicalité, et il reste d’ailleurs la pédale principale du board de Dave Grohl des Foo Fighters, ce qui est quand même bon signe. Du coup, un exemplaire original peut atteindre les 300 dollars sans problème. Bien sûr, nous sommes chez Boss, et cette réédition n’est pas à l’identique : le switch Standard / Custom permet de passer de 300 à 600 millisecondes de temps de delay et donne un son un peu plus brillant que l’original. Mais la position Standard reprend scrupuleusement le son du DM-2 historique, un grain très sombre qui se mélange donc au son original dans prendre trop de place sonore et en ajoutant une rondeur très musicale. L’autre ajout de taille, c’est la connectique : on gagne au passage une sortie pour le signal non traité (donc stéréo avec d’un côté le signal avec delay et de l’autre le signal sans delay), et une prise pour contrôler le temps du delay avec une pédale d’expression, chose suffisamment rare sur un delay analogique pour être vraiment apprécié. Les deux overdrive sont évidemment très attirantes aussi, surtout avec la possibilité du circuit Custom qui ajoute du gain et change la couleur sonore. La Super Overdrive est réputée pour son crunch très transparent et marche aussi très bien comme booster sur un ampli déjà saturé (c’est comme ça que l’utilise Zakk Wylde par exemple), tandis que la Blues Driver est plus grasse, et surtout ultra réactive à la dynamique de l’attaque. La véritable révolution est bien sûr le fait que Boss réédite un de ses succès passé, mais dans les trois cas nous attendons ces nouveautés avec impatience ! Promis on vous fait écouter ça dès qu’elles arrivent en magasin.

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