Par Woodbrass Team
Si vous faîtes déjà de la musique, vous connaissez par cœur la satisfaction psychique et physique que ce savoir-faire apporte. Quoi de plus jouissif que d’écouter un Prélude de Bach sorti de ses propres doigts, et de plus détendant qu’un petit blues sur une Martin Clapton avant de dormir ? Si vous ne jouez pas encore d’un instrument, les bonnes raisons de vous y mettre ne manquent pas, mais ce que vous ne saviez peut-être pas, c’est qu’il y a même de grandes chances pour que cette pratique améliore votre santé. Incroyable mais vrai…
Eh oui c’est une guitare 11 cordes… Niveau entraînement du cerveau ça doit pas mal marcher, non ?
Rien que l’écoute de musique peut être un moment précieux de calme, de détente et de recentrage. Dès les années 50 l’ingénieur du son Jacques Jost travaillait sur ce qui deviendra la musicothérapie, une branche de la psychiatrie qui vise à soulager certains patients par le frisson musical. Au-delà de la paix intérieure qu’elle peut amener, la musique est aussi un très bon exercice pour le cerveau puisqu’elle entraîne à analyser les différentes parties pour les réassembler et les apprécier comme un tout cohérent. Bien entendu, pour en récolter les bénéfices, il faut que l’écoute soit attentive et concentrée, mais contrairement à une idée reçue, le type de musique concerné a peu d’importance, tout est dans l’attitude de l’auditeur. Le fameux « effet Mozart » est donc une arnaque : cette théorie qui voudrait qu’on peut rendre son enfant plus intelligent en lui faisant écouter du Mozart est certes séduisante, mais fonctionnerait avec n’importe quel style, et pas uniquement la « grande » musique.
La musique rend intelligent
Mais ce qui rend vraiment intelligent, c’est la pratique plus que l’écoute. On le ressent instinctivement lorsque l’on a déjà joué d’un instrument dans sa vie (à condition d’avoir eu le bon prof bien sûr). La pratique instrumentale détend, elle donne la satisfaction de progresser de manière quantifiable et oblige à développer sa concentration. Ce qui n’était qu’un pressentiment instinctif a été corroboré par plusieurs études scientifiques développées au cours de ces dernières années. Une étude canadienne (Institut de Recherche Rotman) s’est intéressée aux effets de la pratique instrumentale chez les jeunes, et le résultat est très clair : si un enfant commence à jouer avant l’âge de 14 ans et qu’il persiste pendant 10 ans, sa concentration sera meilleure pour toute la vie, il aura plus de facilité pour comprendre et interpréter des discours complexes grâce à des réponses cérébrales plus rapides et efficaces. Les résultats scolaires en bénéficient aussi. Une étude des l’association américaine The Harmony Project l’a observé dans un quartier où les statistiques montrent que plus de la moitié des élèves de lycée ne continuent pas à la fac. Lorsque l’on observe uniquement les élèves qui ont suivi le programme musical Harmony Project, ce taux passe à 93 pour cent.
à 88 ans, le vétéran du rock Chuck Berry est la preuve vivante que la musique conserve.
La musique dans ma tête
Mais les enfants ne sont pas seuls à bénéficier d’une pratique musicale soutenue. Grâce aux techniques comme le scanner et l’IRM, on peut désormais savoir précisément ce qui se passe dans le cerveau d’un musicien. Ecouter de la musique stimule déjà de nombreuses régions du cerveau, mais en jouer les stimule quasiment toutes, et surtout en même temps. De très nombreuses informations circulent en même temps et font aussi bien appel à nos capacités visuelles, motrices et auditives. L’aspect mathématique et stratégique du jeu fait appel à l’hémisphère gauche, tandis que la créativité mobilise le côté droit. La pratique musicale est donc un excellent moyen d’habituer le cerveau à passer plus vite et plus efficacement du ressenti à l’analyse (et vice-versa), ce qui permet de résoudre les problèmes de manière plus efficace et créative, dans la vie comme dans les études. C’est aussi une discipline qui est excellente pour la mémoire, puisque l’attention aux détails propre au musicien lui permet d’avoir des souvenirs mieux classés, donc plus faciles à retrouver. Le plus surprenant est que le résultat est le même quel que soit l’instrument, mais la musique est la seule forme d’art qui réalise cet équilibre entre les deux hémisphères du cerveau.
Ma guitare contre Alzheimer
Enfin, la pratique musicale est même bénéfique pour la santé à très long terme. Comme l’explique l’auteur Linda Maguire dans le cadre d’une étude portant sur des malades d’Alzheimer : « L’aptitude à la musique et l’appréciation de la musique sont deux des dernières aptitudes restants chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. ». L’étude a montré que le fait de chanter avec les patients leur redonnait accès à des souvenirs qu’ils avaient perdu. Mais, et c’est encore plus impressionnant, la pratique de la musique permet de ralentir l’apparition des symptômes. En d’autres termes, votre cerveau restera plus efficace plus longtemps si il est habitué à faire de la musique, tant la pratique instrumentale permet de solliciter des fonctions qui n’auraient pas servi autrement. On comprend mieux pourquoi Les Paul faisait encore un concert par semaine lorsqu’il est mort à l’âge de 94 ans, ou pourquoi Chuck Berry, malgré ses 88 ans bien tapés, ne peut pas se résoudre à faire une vraie tournée d’adieu. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire si ce n’est déjà fait : la Woodbrass Music School a des créneaux libres !
Pour opérer du matos dans le genre il vaut mieux se servir de son cerveau… Même si on ne joue pas d’un instrument ça doit compter quand même !