Par Woodbrass Team

Les grosses maisons de disques se meurent et ne signent plus de nouveaux talents, mais pour autant le paysage musical français ne faiblit pas, et il y a de très nombreuses formations passionnantes et créatives et à découvrir pour l’amateur à l’oreille curieuse. Le duo franco-suédois Betty Argo fait partie de ces artistes, avec un style qui se ballade entre pop assumée et ambiances plus planantes. La moitié de ce duo, le guitariste Arnaud, travaille au Woodbrass Store guitare, il a donc été très facile de lui mettre la main dessus pour une interview.

De quand date les débuts de Betty Argo ?
En fait, Betty Argo est une prolongation « électrique »  de notre premier groupe, Lull «  duo acoustique ». L’évolution a eu lieu courant 2009 avec l’envie d’une énergie plus marquée en live et d’arrangements basse / batterie. Jusqu’en 2012, nous nous sommes produits avec une formation rythmique solide (The Do, Elephant) avec laquelle nous avons tourné en Inde puis au Népal et un peu partout en France. Toutes ces expériences nous ont renforcé dans l’idée de délivrer un message clair et plus direct qui passe aujourd’hui par une formule en duo étoffé. Lena chante et je fais les chœurs. Elle tape sur un surdo 18″ (tom basse brésilien) et jongle entre l’omnichord OM 84 (harpe électronique) et le clavier (MicroKorg XL+). Quant à moi, je m’occupe des cordes : guitare (Fender Telecaster remaniée par un luthier de chez Lâg Bédarieux) basse (Fender Jazz Bass Road Worn 60s) et ukulélé. Je balance aussi des beats avec une MPC1000 pour étoffer la rythmique et apporter un petit côté électro.

Quel est le reste de ta chaîne sonore électrique ?
Je me branche sur un ampli Fender Excelsior avec une pédale de reverb TC Electronic Hall Of Fame, une Ibanez Tube Screamer TS9, un delay Boss DD7, le chorus TC Electronic, une EQ Boss GE7 et un accordeur TU3.

Quelles étaient les influences sur lesquelles vous êtes tombés d’accord ?
On a la chance d’avoir beaucoup de goûts en commun ! Nos influences principales sont Portishead, The Beatles, Lenny Kravitz et dans les artistes plus récents, on peut citer entre autres Lorde et Rhye.

Pourquoi le choix de la formule duo ?
Tout simplement car on a une très grande complicité en duo, et ça se sent avec le public.

Quels sont les avantages et les inconvénients de cette formule ?
C’était intéressant de jouer avec les contraintes d’une telle formation surtout en terme d’arrangements. Trouver l’efficacité avec peu d’instruments, c’est toujours un défi ! Il y a aussi des raisons pratiques inhérentes au travail du live : moins de coups de fil, plus de répétitions, moins de bla-bla… Pour les inconvénients, je n’en vois pas. C’est peut être mon côté optimiste !

Est-ce une contrainte que vous avez aussi en tête en enregistrant ?
Sur notre 1er album la question ne s’est pas posée car on l’a enregistré à quatre. Pour l’EP à venir, on voit les choses autrement. On garde la liberté qu’offre le studio tout en tenant compte du fait d’être 2 sur scène. Nous souhaitons jouer les morceaux au plus proche des versions enregistrées.

Quel est votre processus de composition ?
Lena écrit, je compose et nous trouvons les mélodies ensemble, souvent en acoustique ou à partir d’une rythmique créée sur MPC.

Quels sont vos instruments de prédilection ?
Lena c’est l’omnichord, son petit bijou trouvé sur eBay et importé des US. C’est une sorte de synthétiseur qui date du début des années 80 et dont la fabrication est arrêtée depuis longtemps. Moi, c’est définitivement la guitare, nylon ou électrique. Même si l’appel de la basse se fait de plus en plus pressant !

Quel est le secret pour faire exister un groupe en 2015 ?
La persévérance et le travail ! Avec quand même une certaine légèreté. Le visuel et la com sur le net sont aussi très importants, voire décisifs dans une carrière aujourd’hui. Ah et aussi, jouer, jouer et jouer !

Quels sont vos projets ? Un deuxième album dans les tuyaux ?
On rentre en studio début avril pour enregistrer un nouvel EP aux côtés de Daniel Yvinec à la réalisation. Albin de la Simone (Vanessa Paradis, jean Louis Aubert…) va également nous poser des claviers, ce qui nous met en joie !
La sortie est prévue pour septembre 2015 et d’ici là quelques festivals dont Avignon en juillet et le festival des cités des songes en juin, qui fait jouer les artistes dans des lieux insolites. Pour nous, ce sera une alcôve dans un village troglodyte! Pas mal…