Le nettoyage des cuivres

L’approche « tactile » d’un cuivre, ou tout autre instrument vernis, est sans doute plus important que pour n’importe quel instrument à vent. Compte tenu d’une prise en main plus intime, un entretien régulier de l’instrument sera vraiment pertinent…
Par Woodbrass Team

Le grand nettoyage. Son objectif ? 

Supprimer les mauvaises odeurs de l’instrument résultant de la combinaison bactéries/restes alimentaires a donc pour conséquences : d’améliorer l’hygiène, de limiter la corrosion du vernis liée à la transpiration, de nettoyer le tuyau et le débarrasser de tout obstacle dans l’écoulement de l’air, mais aussi d’entretenir la lubrification des parties mobiles et des éléments vissés.
La fréquence de ce nettoyage dépendra forcément de l’intensité de l’utilisation, de une fois par mois, tous les deux mois à une fois par an. Il sera avisé de s’équiper d’un petit « kit de nettoyage », tel que ceux que nous vous proposons au catalogue Woodbrass, notamment pour la trompette, et qui disposent de tous les ustensiles utiles.

Ecouvillon. L’indispensable…

On pourra commencer par l’embouchure. On la nettoiera à l’eau savonneuse, avec une petite brosse conique, sans utiliser de produit abrasif qui pourrait abimer la surface. Puis on démonte, tout ce qui se démonte : pistons et mécaniques de pistons, coulisses… Bien sûr votre professeur pourra vous montrer les manipulations nécessaires à ce démontage. Cela fait partie intégrante de la pédagogie, au même titre que l’apprentissage du jeu. 


Si les pistons sont bloqués, une première lubrification superficielle devrait permettre de desserrer les chapeaux de pistons (du haut et du bas) sans effort au bout de quelques minutes. On plongera ensuite le corps de l’instrument dans l’eau tiède savonneuse. Pas d’eau trop chaude qui pourrait abimer le vernis ! Une petite douchette douce permettra de nettoyer l’intérieur de l’ensemble de la tuyauterie.  On rincera le tout à l’eau froide et on le sèchera.





Le passage de l’écouvillon, en général un fil de nylon tressé terminé par une petite brosse ronde, finira le nettoyage interne.  Il existe plusieurs kits disponibles chez différents constructeurs dont VCB, SML, Reka ou encore Gewa.

Les coulisses

Le nettoyage des coulisses les débarrassera des amas de graisse dénaturée qui sont susceptibles de les coller. Le passage à l’eau savonneuse tiède sera la première étape. Un passage de l’écouvillon dédié les débarrassera ensuite de tous les amas indésirables qui n’auront pas manqués de s’y déposer… On utilisera ensuite une brosse souple qui ne rayera pas le chemisage mais supprimera les restes de graisse sur les chemisages. Si des marques de salive persistent, on peut brosser légèrement les zones marquées avec du bicarbonate de soude. Il faudra alors procéder ensuite à un nouveau rinçage. 

Après un nettoyage et un séchage minutieux, on pourra procéder au graissage des coulisses en utilisant éventuellement deux graisses à viscosités différentes, entre les coulisses 1 et 3 d’une part, et la coulisse 2 et la pompe d’accord d’autre part. 
Pour en savoir plus, reportez-vous à l’article complet sur le graissage des coulisses mobiles et des pompes d’accord.

Les pistons

Il est primordial d’utiliser à nouveau de l’eau savonneuse tiède pour les têtes de pistons, les chapeaux (parties vissées sur le haut et le bas de la chambre de piston) et les pistons proprement dit. Là aussi, un léger coup de brosse douce et un passage de l’écouvillon seront efficaces. Attention de ne pas laisser échapper un piston plein de savon. En tombant sur le sol, il risquerait d’être détérioré et de ne plus pouvoir être utilisé dans l’instrument sans un passage obligatoire chez le luthier. Après séchage et repérage, remonter les pistons en commençant par le chapeau inférieur. Laisser chaque piston légèrement sorti de sa chambre et appliquer quelques gouttes d’une huile pour pistons.

Manœuvrer chaque piston plusieurs fois pour lubrifier l’ensemble de la chambre, c’est à dire le bloc pistons recevant les pistons. Vérifier quand même que le piston ne se soit pas tourné avant de revisser le chapeau du haut. Il existe plusieurs fluidités d’huile de pistons, adaptées aux différents types de chemisages. Par exemple normale ou ultra-light de la marque Ultra-Pure.

Il est bon de faire une lubrification une fois par semaine, sans évidemment procéder à l’ensemble du démontage de l’instrument, afin de limiter les frottements métal/métal qui peuvent ralentir la fluidité du jeu. Attention, certaines huiles de pistons ont des températures de gel différentes, ce qui peut poser des problèmes de fluidité de jeu en situation de très basses températures. 

Finition

Un coup de chiffon doux régulier sur l’instrument éliminera les traces de doigts, susceptibles d’être à l’origine de corrosion, et maintiendra plus longtemps l’aspect du vernis. Les instruments plaqués argent demanderont un traitement un peu différent. A éviter formellement, les produits ménagers de type Mirror qui seront particulièrement nocifs pour le vernis. Et pour finir, un petit coup d’aspirateur de temps en temps dans la boîte de l’instrument éliminera toutes les poussières et les restes des en-cas d’avant la dernière prestation…

Quid de notre propre acidité corporelle ?

Quel que soit votre instrument (trompette, trombone, cornet, tuba, saxophone, etc.), il est à l’achat généralement recouvert d’un joli vernis. Celui-ci est apposé le plus souvent pour rendre l’instrument plus beau et plus brillant. Ceci-étant dit, il est souvent constaté que ce vernis part au bout de quelques années, voir quelques mois ou même semaines ! Alors, est-ce un défaut de qualité de ce vernis ou une mauvaise qualité de pose de ce vernis ?  Difficile à répondre… 
En effet, certains musiciens entretiennent leurs instruments à la perfection, voir les bichonnent à l’extrême pendant des heures, mais rien n’y fera si l’acidité, propre à chacun d’entre nous, est encore une fois importante.
Si le vernis disparaitra plus ou moins rapidement, ne paniquez pas ! La qualité sonore de votre instrument n’en souffrira pas. Au pire vous trouverez ça moche, mais généralement le son n’en sera que meilleur. Certaines marques proposent d’ailleurs des instruments « non vernis » afin de proposer des instruments « non bridés » par cette couche supplémentaire qui a tendance à étouffer le son.
Les bons réflexes ? Ils sont simples. Essuyez votre instrument à chaque utilisation, même si vous avez joué ne serait-ce que quelques minutes, voir que quelques secondes. Vous pourrez utiliser un chiffon microfibre légèrement humidifié afin d’ôter la mince pellicule apposée sur l’instrument. 

Alors ayez toujours les bons réflexes pour toujours avoir les yeux qui brillent en prenant du plaisir à jouer de votre instrument… Alors bichonnez-le !