Cela n’est pas passé inaperçu lorsque le 22 février dernier, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, les têtes casquées pensantes constituant le duo Daft Punk, annonçaient la dissolution du groupe. Une onde de choc médiatique, rarement inégalée, qui a depuis déferlé sur la planète pour des hommages en nombre, pourtant non nécrologiques. Revenons sur ces 28 années d’activisme et leurs quatre albums…
Par Woodbrass Team
Aux origines
En 1992, c’est sous le nom de Darlin’ que les deux potes Thomas et Guy-Manuel, avec Laurent Bancowitz (futur Phoenix), monte leur premier groupe. Ils enregistrent dans la foulée leur premier single de deux titres dont celui éponyme « Darlin’ ». Pour l’anecdote, c’est suite à une critique de l’anglais Dave Jennings, du magazine Melody Maker en Angleterre, qualifiant leur musique de « Daft Punky Trash » qu’ils prendront leur nom de Daft Punk en 1993, soit « punk idiot » ou encore littéralement « stupide minable ». La légende allait commencer pour ce duo atypique à peine majeur qui aura influencé toute une génération de musiciens souhaitant évoluer et se faire une place dans l(univers doré de la musique électronique. Ils deviennent rapidement ambassadeur du style French Touch, un mélange sonore spécifique à base de samples et de rythmiques d’inspirations house filtrée et disco/funk.
Homework, un premier album fédérateur
Le premiers succès arrive vite dès 1995 avec la sortie du single sur lequel se retrouvent les titres « Da Funk » et « Rollin’ and Scratchin’ ». Cette même année, un autre tournant essentiel pour le duo sera leur rencontre avec Pedro Winter, leur futur manager et boss du label Ed Banger, grand influenceur du mouvement French Touch. L’album Homework qui sortira en 1997, imposera pour toujours le groupe comme un phénomène du « son live » surpuissant, de mystères enfouis robotisés par la présence de leurs casques et d’un son fédérateur de la génération « Rave » en hommage à la house de Chicago.
Puis trois albums en 20 ans…
Suit en 2001 leur deuxième album Discoveryporté par des singles ultra-efficaces comme « One More Time » ou encore « Harder, Better, Faster, Stronger », puis en 2005 arrive Human After All, un album plus sombre à l’image du titre « Technologic ». Après la sortie de la BO de TRON : Legacy pour Disney débarque en 2013, Random Access Memories avec le titre mondialement connu « Get Lucky » avec sa rythmique funky si reconnaissable de Nile Rodgers et la voix de Pharell Williams.
Ambassadeur de la French Touch
Ce courant musical est né au début des années 90, et sa première vague durera environ 10 ans, grâce à des DJ et producteurs de soirées, comme Eric Morand et son label Fnac Music Dance Division ou encore DJ Yellow et Bob Sinclar avec leur label Yellow Productions. Parmi les premiers activistes de ce mouvement, citons Dimitri From Paris, Alëem, Philippe Zdar et le projet Motorbass, DJ Cam, La Funk Mob, St Germain, Etienne de Crecy et son Superdiscount, Alex Gopher, Kid Loco, Air…
La particularité de ce courant hexagonal sera avant tout le mélange des styles issus des courants électroniques comme la house, le trip hop, la techno, le dub ou encore la jungle, mais aussi l’utilisation excessive des filtres et des basses « acides ».
Dans un deuxième temps, dans les années 2000, s’y ajoutera une seconde vague de groupes et DJ comme Justice, Sébastien Tellier, David Guetta, Martin Solveig ou encore Phoenix…
Epilogue
Le 22 février dernier, la fâcheuse nouvelle tombe sous la forme d’un communiqué. Elle est accompagnée d’une vidéo de près de huit minutes, intitulée sobrement Epilogue, dans laquelle les deux musiciens casqués explosent tour à tour en plein milieu d’un désert. Cette vidéo est un extrait de leur film Daft Punk’s Electroma de 2006, sur fond d’un passage du morceau « Touch » sortie en 2013.
On y entend ainsi la phrase « If love is the answer, you’re home »soit « Si l’amour est la réponse, tu es à la maison ».
Alors coup marketing ou réel rideau créatif ?
6 instruments essentiels pour avoir le son Daft Punk
- Boîte à rythme Roland TR-808 ou sa réédition la Roland TR-08.
- Bassline Roland TB-303 ou sa réédition la Roland TB-03.
- Synthé Moog Minimoog Voyager ou ses plus récents modèles le One 8 voix, le Matriarch ou encore le Subsequent 37.
- Synthé Roland JUNO-106 ou sa réédition le Roland JU-06A.
- Contrôleur (pour le travail sur les filtres) Korg Kaoss Pad 3+ et Korg Koassilator Pro+.
- Vocodeur Roland VP-330/350 ou sa réédition le Roland VP-03, mais aussi le Korg microKORG.
Daft Punk en 5 morceaux
Around the world
One More Time
Da Funk
Lose Yourself to Dance
Derezzed (TRON : Legacy)