Par Woodbrass Team
L’apprentissage d’un instrument n’est jamais un long fleuve tranquille, mais quelle belle traversée… Pour vous aider dans ce chemin semé d’embûches et de petits plaisirs, Woodbrass vous a concocté une série de conseils à mettre entre toutes les mains. Bonne lecture, et surtout bonne musique !
Jouer dans sa chambre, c’est bien. C’est même absolument nécessaire, et rien ne remplace les centaines d’heures passées à s’acharner sur une acoustique réglée comme un arc ou un piano tellement faux qu’il arrive que deux touches fassent la même note. Rien ne remplace la répétition, la concentration et l’application qui vont avec la pratique solitaire. Mais rien ne remplace non plus le partage de la musique. Pour dire les choses de manière moins emphatique, le fait de jouer avec d’autres musiciens est un excellent moyen de se dépasser et d’apprendre des choses qui ne vous seraient même pas venues à l’esprit autrement. Les raisons sont multiples. Pour commencer, le fait de jouer avec d’autres oblige à écouter la musique. Il est facile de se laisser piéger à regarder ses doigts faire le travail lorsque l’on s’entraîne sans vraiment se demander si le résultat tient la route. En jouant à plusieurs, il faut non seulement bien jouer, mais aussi bien jouer en fonction de ce que jouent les autres. Cela sous entend une double écoute, qui consiste à la fois à se concentrer sur ce que l’on joue pour ne pas se planter, et à écouter le résultat d’ensemble pour savoir si l’on va dans la bonne direction. Rythmiquement, le jeu en groupe est un excellent exercice, puisque chaque musicien a un rythme qui lui est propre, et la beauté du jeu en groupe est de tenter d’ajuster son rythme intérieur à celui des autres. C’est d’ailleurs de ces micros tensions que vient le son des plus grands groupes. Prenez les Rolling Stones par exemple : Keith Richards assoit le groove et joue bien an arrière, tandis que Charlie Watts à la batterie a tendance à courir en avant du temps. L’art rythmique du jeu en groupe consiste à respecter ces tensions tout en jouant en place les uns avec les autres. C’est un équilibre fragile, précaire mais ô combien formateur.
Unissez-vous !
C’est bien joli tout ça mais comment faire ? Les plus chanceux sont ceux qui ont d’autres musiciens dans leur famille : vous avez en permanence quelqu’un avec qui jouer, et qui a été exposée à une éducation musicale suffisamment propre pour que l’entente se fasse simplement. D’ailleurs, des Beach Boys au Jackson 5 en passant par les Kings Of Leon, le jeu en famille a largement fait ses preuves. Pour ceux qui sont musiciens uniques dans leur famille, les moyens de trouver d’autres musiciens sont nombreux. Les petites annonces abondent dans ce sens sur le web et chez les commerçants. Choisissez de préférence des musiciens meilleurs que vous, plus avancés dans leur pratique, ils vont pousseront à vous dépasser et vous obligeront à progresser pour tenir la distance. Pour autant, ne jouez pas non plus avec des musiciens largement au dessus ou en dessous de votre propre niveau, de risque de vous décourager ! Enfin, le fait de jouer en duo compte déjà comme un mini groupe, et la discipline nécessaire pour coller au débit d’une chanteuse ou d’un chanteur est un exercice redoutable. Essayez, vous n’en reviendrez pas !