Pourquoi faut-il aller chez son luthier au moins une fois par an ?

Pour un instrumentiste à vent, le luthier c’est comme le garagiste pour un automobiliste attentif à la bonne santé de son véhicule. Il faudra adopter cette même régularité pour la visite au spécialiste musical, sans attendre la catastrophe !
Par Woodbrass Team

Un instrument à vent est fragile. Les clétages sont de « l’horlogerie », et le Un instrument à vent est délicat et parfois fragile. Les clétages et les différentes parties mécaniques sont de véritables pièces « d’horlogerie », et le moindre déréglage peut avoir des conséquences perturbantes sur le jeu. Le second point qu’il faudra surveiller est la capacité d’obturation des trous (que l’on appelle le « bouchage ») et qui dépend à la fois de l’état des tampons, mais aussi de l’ajustement des clés et clapets. 

Un peu d’organologie…

Le saxophone, la clarinette, le hautbois, la flûte, le basson sont des tuyaux percés latéralement. Le saxophone se distingue, au-delà d’un matériau différent, par sa forme conique alors que tous les autres sont cylindriques. Dans un tuyau, une onde plane (la surpression créée par le système excitateur) va se déplacer tout le long, puis rencontrant à l’autre extrémité une pression différente, va repartir en sens inverse, en opposition de phase. Leur combinaison donne une onde stationnaire présentant des zones de pression acoustique nulles ou maximales. Les trous correspondent à la position de ces zones de pression maximale (ventre) et « reviennent »  à couper le tuyau à cet emplacement pour des notes de différentes hauteurs. Comme on peut modifier le régime vibratoire du système excitateur, on placera des trous différents afin de correspondre aux différents registres de l’instrument. D’où une mécanique qui peut paraître complexe au premier abord !

L’action du spécialiste…

L’intervention du luthier sera de vérifier le fonctionnement de la mécanique et de la régler s’il le faut. Ensuite, de vérifier la bonne obturation des tampons. On place une lampe dans le tuyau de l’instrument. Si la lumière filtre, cela peut indiquer un tampon à remplacer. Il faudra démonter quelques éléments de mécanique pour y arriver, d’où la nécessité de confier cette mission au luthier, qui chauffera la cuvette du tampon pour le déposer et y replacera un nouveau, collé à la gomme-laque, avant de remonter la mécanique… 

Pour vérifier l’obturation des tampons, on insère une lampe dans le tuyau de l’instrument.
Si la lumière « passe » au travers du tampon fermé. Il faudra le remplacer !
Le tampon était en effet à remplacer !

On confiera également à l’homme de l’art le remplacement périodique des lièges de certaines butées de clés, ou de celui du bocal du sax ou des corps de clarinettes. 
Enfin pour le saxophone, le luthier pourra se charger de resouder un support de pivot ou de débosseler une culasse après une chute et de faire un bon nettoyage extérieur et intérieur de l’instrument !

Le luthier connaît bien les points faibles et forts des instruments qu’il distribue. Il sera donc de bon conseil pour préconiser tel ou tel modèle en fonction de l’utilisation qui va en être faite, accompagner le musicien dans son évolution et répondre aux questions relatives à la pratique…