L’omniprésence et l’empreinte de Jimi Hendrix sont plus que jamais d’actualité. Nous aurions bien préféré, ce 27 novembre, fêter son 77ème anniversaire, mais l’histoire et le destin en ont voulu autrement. Et c’est tristement les cinq décennies de sa mort que nous célébrons aujourd’hui, ce 18 septembre.
Par Woodbrass Team
Né Johnny Allen Hendrix, à Seattle le 27 novembre 1942, le petit Jimmy n’a pas vraiment vécu une enfance heureuse. Une vie meurtrie par l’alcoolisme de sa mère, les querelles de ses parents et la pauvreté inhérente à la condition des noirs américains d’après guerre.
La guitare dans le sang
Son père lui offre, à ses quinze ans, sa première guitare acoustique, acheté cinq dollars à l’un de ses amis. L’osmose avec l’instrument est immédiate et il travaille sans relâche à se perfectionner en autodidacte. Il y consacre tout son temps et sa déscolarisation prend acte.
Afin d’éviter les dérives des ghettos de Seattle (il se retrouve mêlé au vol d’une voiture), il décide, en 1961, de s’enrôler dans l’armée plutôt que de risquer la prison. Il achète sa première guitare une Supro Ozark 1560S. La soif d’expression de la 6 cordes l’obnubile et il réussit à dénoncer son engagement militaire suite à un accident de parachute. Le grand saut est en route.
« Quand le pouvoir de l’amour dépassera l’amour du pouvoir, le monde connaîtra la paix » Jimi Hendrix
Jimmy commence à travailler comme guitariste de session. Le bouche à oreilles fonctionne et les artistes en place de cette époque s’arrachent le talent du jeune guitariste gaucher (Ike & Tina Turner, Little Richard, Sam Cooke, The Isley Brothers…). Rapidement les sessions d’enregistrement le frustrent et il forme son premier groupe Jimmy James & The Blue Flames.
Chas Chandler, alors bassiste des Animals est subjugué par le talent d’Hendrix. A la séparation des Animals, la même année, Chas revêt un nouveau costume celui de manager et persuade Jimmy de venir en Angleterre pour y construire sa carrière. Jimmy devient alors Jimi et la rencontre de Mitch Mitchell et Noel Redding aboutissent à la formation du trio The Jimi Hendrix Experience. Suivront trois albums studio :
- Are You Experienced (1967)
- Axis : Bold as Love (1967)
- Electric Ladyland (1968)
Le son Hendrix
Jimi Hendrix est gaucher, mais il joue sur des Fender Stratocaster de droitier. Mais pourquoi ? Il fait ce choix pour deux raisons : la première est qu’il estime que les fabricants n’apportent pas le même soin à la fabrication des guitares pour gaucher qu’à celles des droitiers, son deuxième argument est qu’il peut plus facilement jouer avec les potards de micros ou de volume, mais aussi qu’il peut user du vibrato à sa guise.
En fait le fameux « son » typé Hendrix, tend bien sûr à son jeu qu’au choix du matériel qu’il fait pour le traiter. Son set-up de scène est ainsi constitué : un ampli Marshall 3 corps puis une succession de quatre pédales, une phaser Univibe de chez Univox, une Fuzz Face Arbiter, une Octavia Roger Mayer et une Wah-Wah de chez Vox.
On retrouve aujourd’hui réédité chez le constructeur Dunlop ces modèles mythiques :
- JHW1 Hendrix Fuzz Face Mini
- JHW2 Hendrix Octavio Mini
- Jimi Hendrix – Cry Baby Mini
- Jimi Hendrix – Fuzz Face Distorsion
- Fuzz Face Mini Hendrix
- JHW3 Hendrix Uni-Vibe Mini
Finalement, on peut dire que la marque Fender doit son succès au célèbre Jimi Hendrix ! Et elle n’a pas manqué au devoir de lui rendre hommage. Plusieurs années plus tard, l’enseigne lance une série de guitares inspirées de celles que possédait l’artiste, dont la White Strat. Et peut en trouver aujourd’hui pour toutes les bourses comme la Stratocaster Polar White mais aussi la Shawbucker Olympic White. Pour les petits budgets, Eagletone propose la Phoenix White, qui ne reniera pas le rêve américain.
« En studio, le son qu’il produisait, était si tonitruant ! C’était une sorte de défi, chacun de nous tâchait de faire encore mieux à chaque prise, de tenter des choses inédites, ou de travailler ses sons afin de les étirer jusqu’à l’impossible »
Eddie Kramer, ingénieur du son et qui fût aux manettes sur les albums du divin gaucher dira du son de Jimi.
Les albums sont programmées entre les tournées où le public découvre un showman extraordinaire et un son unique. Il joue avec les dents, derrière la tête, il se roule par terre lors d’impros solos, il torture l’hymne américain, il scandalise en brulant sa guitare et joue comme personne et personne ne joue comme lui. Il totalisera plus de 500 concerts entre 1966 et 1970 dont sa fabuleuse prestation à Woodstock et au Festival de l’île de Wight, 15 jours avant sa mort. Ses prestations scéniques seront gravées sur son quatrième album Band of Gypsys, enregistré au Fillmore East le 25 mars 1970.
« La guitare fait partie de lui ».
Un autre virtuose de la six cordes, Mark Knopfler, alors journaliste au Yorkshire Evening Post (1970) citera, dans l’un de ses articles.
Hendrix écornera aussi l’image des simples pacifistes, défendant avec force le Flower Power, conspuant la guerre du Vietnam et la condition des noirs américains. Il n’était qu’au début de ce qu’il souhaitait partager.
Le 18 septembre 1970, un cocktail d’alcool et de barbituriques, le fait rejoindre Robert Johnson et Brian Jones dans le Club des 27, rapidement rejoints par Janis Joplin et Jim Morrison, puis ensuite, quelques temps après, suivis par Kurt Cobain et Amy Winehouse.