Par Woodbrass Team
Un bon cours de musique est le résultat d’une alchimie extrêmement délicate. Si tous les éléments ne sont pas réunis, l’expérience peut très vite tourner à la contrainte. Pour vous permettre d’apprendre face aux meilleurs de leur catégorie, l’équipe de la Woodbrass Music School a sélectionné la crème de la crème parmi plusieurs dizaines de profs auditionnés. Après le pianiste Roman Maresz, le batteur Baptiste de Chabaneix, le guitariste Mickael Le Van, le bassiste Emmanuel Camy et le pianiste David Pasqualini, c’est au tour du guitariste Vincent Verger qui sera le dernier à se présenter dans cette interview.
Comment es-tu venu à la musique ?
J’ai commencé le saxophone dans une école communale à l’âge de neuf ans, j’étais amoureux d’une fille qui en faisait donc j’ai voulu en faire aussi ! Au lycée j’avais un ami qui jouait de la guitare et ça m’a paru bien plus cool que le saxo… Je m’y suis donc mis tout seul, puis j’ai pris quelques cours dans une école avant de reprendre tout seul. Le fait d’avoir déjà bossé la musique et le solfège avant m’a permis d’aborder ce nouvel instrument par mimétisme, en écoutant des Cds et en essayant de repiquer des plans. J’ai appris la musique au saxophone par le solfège puis la guitare par imitation. J’ai pris quelques cours ponctuels : à vingt ans, lorsque j’ai décidé d’arrêter mes études pour faire de la musique, j’ai travaillé six mois avec Jean-Luc Chevalier à Nantes avant de monter à Paris. J’ai toujours eu un rapport bizarre avec les profs, je les voyais plutôt comme des défis à relever que comme des exemples à suivre.
Quelle est l’approche que tu veux transmettre dans ton cours à la Woodbrass Music School ?
Je veux que mes élèves puissent retrouver ce que j’avais lorsque j’étais ado, c’est-à-dire l’envie d’aller chercher par soi-même et de comprendre en écoutant des disques. Je veux que mes élèves puissent s’approprier leur apprentissage. Si ils ont ça, ils avanceront tous, même si ils n’iront pas forcément aussi loin les uns que les autres.
De quelle manière ont évolué tes goûts musicaux ?
Pendant mon enfance j’ai geeké sur tout un album live de Elmer Food Beat ! En général j’ai écouté beaucoup de rock comme Led Zep, ou du rock français comme Ruda Salska, du punk, puis je me suis calmé en passant par le ska. C’est ainsi que j’ai commencé mon chemin vers la musique noire américaine. Je suis aussi revenu au jazz : j’en avais écouté quand j’avais dix ans mais je n’avais rien compris, j’avais rejeté ça en bloc, venant d’une famille dans laquelle on n’écoutait pas de musique. A l’heure actuelle je n’écoute quasiment que du classique. J’ai toujours eu le réflexe de me dire que si une musique ne me touchait pas c’est qu’il y avait quelque chose que je n’avais pas compris dans le propos. Il faut toujours essayer de se forcer, et je pousse toujours mes élèves à découvrir des choses vers lesquelles ils ne seraient pas allés naturellement. On commence toujours par la surface avant de remonter aux racines, et on tombe alors sur le classique et le jazz.
Quels sont tes instruments ?
Ma première guitare électrique était une Maison qui était très dure à jouer. J’ai ensuite réussi à convaincre mes parents de m’acheter une Gibson SG que j’ai gardée pendant pas mal d’années. Je l’ai ensuite échangée contre une Fender Stratocaster US. En parallèle, je suis passé par de nombreuses guitares jazz dont une Dupont et une Ibanez AS-125. Depuis cinq ans, j’ai une Yamaha SA-2200 qui est vraiment excellente. Niveau amplis, j’aime beaucoup les Fender Twin Reverb qu’on trouve souvent sur place dans les salles et quand je dois amener le mien j’ai un Roland Cube que je peux trimballer et malmener dans tous les sens. Je préfère les lampes mais ça n’est pas toujours compatible avec le métier de jazzman…